La semaine a été pénible. Est-ce que le pays a besoin de ça ? Au moment où le pays est en guerre contre une saloperie qui a déjà tué, traumatisé et continue de terroriser sans qu'on sache quand le cauchemar prendra fin, la justice algérienne nous fait une sortie que personne n'attendait. Personne ne l'attendait, non pas parce qu'elle nous a habitués à « mieux » mais parce qu'on pensait que l'emprisonnement de Karim Tabbou, quoi qu'on en pense, allait à son terme et le procès en appel allait être une formalité. Karim Tabbou reste finalement en prison. Avons-nous besoin de ça en ce moment ? Non. D'ailleurs, nous n'en avons jamais eu besoin. La semaine a été pénible. Le traitement à la chloroquine entamé en France a débordé sur d'autres pays, avant de s'inviter chez nous. Deux thèses essentiellement se sont affrontées. Sur le plan médical, la première est défendue bec et ongles par son promoteur, le professeur Raoult de l'INHU de Marseille qui soutient, preuves à l'appui, son efficacité. La deuxième par les autorités sanitaires françaises, aidées par des notabilités médicales qui contestent la fiabilité de cette thérapie parce qu'elle manque de rigueur scientifique et exposerait à de dangereux effets secondaires. Sur un autre plan, le sujet oppose les partisans du professeur Raoult, convaincus par ses arguments : les lobbies pharmaceutiques ne veulent pas d'une solution qui ne coûte rien parce qu'un vaccin et un traitement seraient prêts quelque part dans un laboratoire et coûteraient une fortune, ce qui signifie qu'ils ne seront pas accessibles aux plus faibles. Il y a quelque chose de troublant dans cette histoire. En écoutant les « détracteurs » de Raoult, on peut avoir l'impression que ce dernier a quelque chose d'un charlatan aventurier. Il suffit de parcourir son cursus pour se rendre compte du contraire : c'est une sommité mondiale dans son domaine avec un état de service, des responsabilités et des résultats de recherche impressionnants. On comprend finalement pourquoi il est en train de gagner la bataille. La semaine a été pénible. Blida est dans le confinement total, avec interdiction d'y entrer et d'en sortir. L'élan de solidarité et d'affection exprimé par les Algériens des autres régions du pays est formidable et a de quoi rassurer. Le problème est que dans la foulée, le confinement total dans le reste du territoire, du moins dans les régions touchées par la maladie, est presque oublié. Beaucoup y appelaient pourtant et jusqu'à ce qu'on nous dise pourquoi ce n'est pas fait, alors que la mesure a fait ses preuves partout, on continuera à se poser la question. La semaine a été moins pénible. Depuis quelques jours, des raisons d'être optimiste se multiplient. La Chine a quasiment triomphé du mal, l'Italie commence à y croire et les Etats-Unis « réalisent » enfin. Chez nous, la première victoire a été remportée contre l'inconscience, la fatalité et le charlatanisme. Pour tout le monde, il y a cette courbe partout descendante et, à des endroits, toute proche du « plat » qui signifie la fin du cauchemar. Souriez et restez à la maison. S. L.