Le directeur du développement technologique et de l'innovation relevant de la Direction de la recherche scientifique a assuré que des projets inhérents à la lutte contre le Covid-19 sont en voie de développement dans différents centres de recherche et d'universités du pays. Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - Revenant sur certains exploits réalisés par des étudiants et de modestes chercheurs en matière de lutte contre le coronavirus en Algérie, Hichem Sofiane Salouatchi, qui est à la tête de la Direction du développement technologique et de l'innovation, a assuré que des projets probants sont en bonne voie de réalisation. Intervenant hier mercredi, sur la Radio Chaîne 1, il a indiqué que l'appel lancé le 19 mars dernier aux chercheurs a incontestablement « eu des échos positifs au sein de la communauté scientifique ». Il a rappelé, à ce titre, la contribution de différentes universités dont les étudiants ont mis au point des moyens de lutte contre l'épidémie. Il cite, dans ce sillage, l'initiative d'un groupe de la Faculté de biomédical de Tizi-Ouzou en coordination avec l'Institut Pasteur, qui a mis en place un équipement permettant le dépistage du Covid-19. Une démarche, explique-t-il, qui « aide à élargir les capacités de dépistage pour mieux appréhender cette épidémie ». Il ne manquera pas d'énumérer les démarches initiées par les étudiants des universités des wilayas de Chlef, Médéa, Béjaïa, Tlemcen, ou encore El-Tarf, qui se sont notamment lancées dans la production de gels hydroalcooliques, de masques chirurgicaux ou encore de cabines de désinfection. Hichem Sofiane Salouatchi s'est, en outre, étalé sur le projet de réalisation d'un prototype de respirateur artificiel, lancé par l'Entreprise nationale de l'industrie électronique (Enie). Il précise que le projet est bien en cours de réalisation, néanmoins, souligne-t-il, « il faut obligatoirement qu'il soit soumis à une procédure bien spécifique avant qu'il ne soit opérationnel et disponible ». Et d'ajouter que ce produit devra enfin être validé et homologué par les autorités compétentes. Le directeur du développement technologique et de l'innovation relève que ce travail se fait en coordination avec le secteur de l'industrie. Il tient à souligner, toutefois, que pour l'heure, le projet est dans sa seconde phase et, de ce fait, « il n'est pas encore tout à fait prêt, encore moins opérationnel ». Selon lui, il est important d'avancer à un rythme modéré du moment qu'il « est question de santé publique ». L'intervenant souligne, cependant, que ça n'enlève rien au fait que « nous ayons les moyens de réaliser ce type de projet ». Dans le même registre, l'invité de la radio a évoqué deux autres projets en phase de concrétisation, dans deux centres de recherche et d'un laboratoire de l'Université de Sidi-Bel-Abbès. Il s'agit de cabines de désinfection mises au point par le Centre de recherche des technologies industrielles et le Centre de recherche de développement des énergies renouvelables. Dans un premier temps, « ces cabines de désinfection seront mises à la disposition des infrastructures de santé, notamment pour le personnel médical », a-t-il développé. « Celles-ci peuvent fonctionner à travers des rayons ultra-violets», une méthode technique et simple à la fois, précise-t-il. Leur généralisation se fera progressivement à travers les espaces et les institutions publics, a-t-il poursuivi, ajoutant que leur usage deviendra certainement nécessaire dans la vie de tous les jours, même après la crise du coronavirus. En parallèle à cette réalisation, un laboratoire relevant de l'Université de Sidi-Bel-Abbès a créé un autre appareil de désinfection, dont la fonction est de nettoyer les sols des hôpitaux et des ambulances essentiellement. Hichem Sofiane Salouatchi a indiqué que ces projets seront bientôt mis sur le marché, mais avant d'être soumis à la procédure permettant leur validation officielle. Ce dernier en a profité pour vanter les compétences et le potentiel des étudiants et des chercheurs algériens. Par conséquent, il a appelé à libérer le métier de chercheur et à le revaloriser en lui offrant les moyens nécessaires pour développer le domaine de la recherche. Ce qui, d'après lui, va certainement baisser les coûts des entreprises en matière d'importation de certains produits et appareils. Il préconise, de ce fait, la création de davantage de laboratoires de microbiologie, ou encore de biochimie afin d'être prêt à affronter, à l'avenir, d'autres épidémies qui pourraient éventuellement survenir. M. Z.