Les prix des fruits et légumes à Alger connaissent, depuis ce début du mois de Ramadhan, une hausse considérable, par rapport aux prix appliqués précédemment et prix référentiels fixés, cette année, par le ministère du Commerce, à l'effet de mettre un terme à la spéculation et de préserver le pouvoir d'achat des citoyens. Abdelhalim Benyellès - Alger (Le Soir) - Lors d'une tournée effectuée dans les marchés de gros des Eucalyptus et des marchés de détail de Meissonier, Ali-Melah, Ruisseau et Hussein-Dey, il apparaît clairement que les prix des fruits et légumes ne correspondent pas aux prix référentiels (gros et détail), fixés, il y a quelques jours, par le ministère du Commerce. Ils sont même plus élevés parfois. Au marché des Eucalyptus, les prix des légumes diffèrent de ceux fixés précédemment par le ministère du Commerce et affichés au niveau du marché. Même constat au niveau des marchés de détail où les prix référentiels des fruits et légumes n'ont pas été respectés, à l'image de la tomate, la courgette, l'ail, et la laitue ainsi que les dattes et les bananes, alors que le prix de la pomme de terre a connu une certaine stabilité. Quant aux causes de la hausse des prix en ce mois sacré, les détaillants ont invoqué, entre autres, le non-respect des prix référentiels fixés par la tutelle, en raison de la hausse des prix au niveau des marchés de gros, à l'image du marché des Eucalyptus, ce qui les a contraints d'augmenter les prix à leur tour. Selon les avis recueillis, la période de confinement est à la source de ces perturbations du marché de la consommation, notamment pour le cas de certains fruits et légumes, en raison du manque de main-d'œuvre qui a impacté l'activité des agriculteurs, mais aussi la pression de la demande qui a persisté durant plusieurs jours, depuis la décision de confinement des populations. Reste que la tradition veut que le hausse des prix est relevée chaque année lors du mois sacré, si l'on se réfère aux déclarations d'un propriétaire d'une surface commerciale au marché à Alger, justifiant cela par « la cupidité » des commerçants de gros, dont le comportement a connu un subit revirement avec les appels du ministre du Commerce suite à la propagation de la pandémie de Covid-19. Ils ont fini par ressurgir une nouvelle grille tarifaire qui touche presque la totalité des fruits et légumes. Un commerçant au marché de Meissonier (Alger-Centre) l'approuve en citant une bonne liste de produits, mis à part la pomme de terre. Un autre dira que le phénomène ne relève pas de l'indisponibilité des produits agricoles, rejoignant à l'occasion les dernières affirmations d'un responsable du ministère du Commerce qui avait rassuré les consommateurs sur une meilleure maîtrise du marché cette année. Pour rappel, depuis l'annonce de la pandémie et en prévision du mois de la grosse demande, plusieurs commerçants des marchés couverts d'Alger ont appelé le secteur de tutelle à prendre les mesures nécessaires pour que les commerçants de gros respectent les prix référentiels fixés durant le mois sacré, à l'effet de préserver le pouvoir d'achat des citoyens. Un commerçant du marché de Belouizdad se dit pourtant « rassuré » au départ de la stabilité du marché particulièrement cette année, eu égard à la situation sanitaire qui prévaut et aux appels du ministre du Commerce, et de ce fait, il se dit sidéré de ce revirement guère prévisible. Ce même commerçant, qui n'a de cesse de jeter la balle dans le camp des grossistes, se montre toutefois optimiste quant à la stabilité du marché dans les jours à venir. Toutefois comme promis par le ministère de tutelle au même titre que les associations professionnelles, le marché de l'agroalimentaire est demeuré stable, malgré la forte demande constatée au niveau des grandes surfaces et magasins, confirmant la disponibilité des produits. Ces mêmes déclarations ont rassuré les citoyens sur la disponibilité de «tous les produits alimentaires», et sur les capacités de couverture des besoins des consommateurs durant la période du mois de Ramadhan avec « un potentiel de stockage pouvant s'étaler sur une durée allant jusqu'à 6 mois ». Enfin, en cette période de risques sanitaires, certains consommateurs qui n'insistent pas trop sur les perturbations observées dès le premier jour de Ramadhan sur le marché de la consommation, notamment celui des fruits et légumes, s'intéressent toutefois à l'importance du respect de la prévention contre la contagion se montrant satisfaits des mesures exceptionnelles prises par les commerçants dès le premier jour du mois sacré. Si pour la majorité de la clientèle c'est la préservation de la santé du citoyen « qui prime avant tout », ce qui n'est pas le cas sur les marchés populaires de la périphérie d'Alger, où les mesures de distanciation sociale ont été « dangereusement » négligées. A. B.