Les activités autorisées par le Premier ministre à reprendre, dans le contexte de confinement, ont effectué leur retour lentement. A Alger, même si les commerçants concernés ont rouvert leurs magasins, dans certains secteurs comme l'habillement et les chaussures, l'activité peine à retrouver sa dynamique d'avant le coronavirus et les clients ne s'y bousculent pas encore. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - A Alger-Centre, beaucoup de commerces d'habillement et de chaussures sont restés fermés au lendemain de l'instruction du Premier ministre, Abdelaziz Djerad, émise ce samedi et relative à l'élargissement des secteurs d'activités et l'ouverture des commerces, «à l'effet de réduire l'impact économique et social de la crise sanitaire» induite par l'épidémie de coronavirus (Covid-19). Au centre-ville, les rues sont désertes comme depuis le début du confinement, un constat qui est maintenu en ces premiers jours du mois de Ramadhan malgré la reprise de certaines activités commerciales. A Hussein-Dey, le constat est presque le même. Soulagés par la reprise des activités, les commerçants, éprouvés par plus d'un mois de confinement et de chômage, respirent à nouveau. Progressivement. Plusieurs commerces concernés par l'instruction de Djerad, tels que les salons de coiffure, la pâtisserie, la confiserie et les gâteaux traditionnels, l'habillement et les chaussures, l'électroménager…, ont cependant gardé leurs rideaux baissés. Et ce n'est pas à cause des risques de contamination au coronavirus, contre lesquels les spécialistes ont mis en garde après la décision du gouvernement qui s'apparente à un déconfinement partiel, que ces commerces n'ont pas repris. Propriétaire d'un magasin d'habillement au centre de la commune, un commerçant que nous avons trouvé en train de nettoyer son local après plusieurs semaines de fermeture, nous explique les raisons de cette lente reprise. «Nous avons passé un mois éprouvant. Je vais ouvrir peut-être demain. Mais il faut savoir que la majorité des commerces risque de ne pas ouvrir de sitôt car la grande partie des employés ne sont pas d'Alger. Ils ont regagné leurs wilayas avec le début du confinement. Aujourd'hui, ils ne peuvent pas regagner leur poste. D'abord, il y a le problème du transport qui est toujours bloqué. Ensuite, si les travailleurs trouvent un moyen de regagner Alger, se posera le problème de la restauration. Où vont-ils manger du moment que les restaurants sont fermés et les restos de la Rahma ont disparu cette année», explique ce commerçant. Aussi, a-t-on constaté, les clients ne se bousculent pas devant ces magasins. Les citoyens, éreintés financièrement par un mois de confinement, causant une perte de ressources, ont d'autres priorités. Sans ressources, ils se ruent plutôt sur les marchés des fruits et légumes ainsi que les locaux d'alimentation générale où les règles de sécurité et les gestes barrières ne sont presque jamais respectés. Toujours est-il, les commerçants, conscients de cette situation et des difficultés économiques des familles algériennes, espèrent une reprise progressive des ventes. Le rythme normal ne sera observé qu'avec le déconfinement total et le retour à la vie normale d'avant le confinement, avec le retour des travailleurs, détruits financièrement, à leur poste. Pâtisseries et salons de coiffure peinent à reprendre Dans un salon de coiffure où aucune condition n'est respectée et où deux personnes sont à l'intérieur, nous demandons au coiffeur si on doit prendre un rendez-vous. Il nous prie d'attendre soit à l'intérieur du véhicule soit à l'extérieur du local où un seul siège est posé à cet effet. En effet, la décision de rouvrir ces commerces a été accompagnée par certaines conditions fixées par le ministère du Commerce. Pour les coiffeurs, par exemple, sept conditions ont été fixées, à savoir l'utilisation des masques pour le coiffeur et les clients, la prise en charge de deux clients uniquement dans le salon, la prise de rendez-vous par téléphone, la fermeture des portes du local pendant le travail, la désinfection du salon et des outils de coiffure. Pour les magasins d'habillement et de chaussures, il est exigé 3 clients dans chaque magasin, désinfection des chaussures des clients à l'entrée du magasin, utilisation d'un thermomètre pour mesurer la température des clients, respect de la distanciation sociale et obligation du port du masque pour les vendeurs et les clients. K. A.