Les instances du football national ont décidé jeudi soir de boucler l'exercice 2019-2020 dans les championnats des deux ligues gérées par la LFP, les derniers tours de la Coupe d'Algérie (seniors et autres catégories) mais surtout annoncé l'arrêt de tous les autres challenges (jeunes, féminins et futsal). La reprise des championnats professionnels, conditionnée par l'autorisation des pouvoirs publics, devrait se faire suivant une formule proposée par certains membres de la Ligue de football professionnel. Certains et donc pas tous, si l'on croit les termes du communiqué de la ligue rendu public jeudi avant la tenue de la rencontre des membres du BF/FAF. En effet, lors de leur conclave du mercredi par visioconférence, les six membres du bureau exécutif de la LFP, en l'occurrence MM. Abdelkrim Medaouar, Farouk Belguidoum, Mohamed Boualem, Belakhdar Mourad, Harada Arras et Akli Adrar, ont formulé deux propositions. Un groupe a proposé l'arrêt définitif du championnat, la proclamation du champion des deux paliers ainsi que l'annulation de la relégation. La seconde, celle qui a été retenue, soutenait l'idée «de poursuivre la compétition jusqu'au bout conformément à la réglementation», lit-on dans le texte du communiqué en question daté du jeudi 30 avril. Une solution qui n'est à vrai dire pas sans risque dans la mesure où la reprise est «conditionnée» par le feu vert des autorités publiques lesquelles sont tout aussi dans l'expectative du fait que personne ne peut prédire la fin de la crise sanitaire du Covid-19. D'ailleurs, tous les membres des deux «chambres» du football national (FAF et LFP) s'accordent à avouer leur impuissance à agir tellement aucune visibilité n'est disponible. M. Medaouar a même tenu dans sa sortie à la Radio nationale à dénoncer ceux qui s'aventurent à s'approvisionner en «zlabia» et en habits de l'Aïd sans prendre les précautions d'usage. Une manière de dire que la population est tout aussi responsable de la persistance du coronavirus et de prédire, par ailleurs, que la reprise pourrait intervenir plus tard que prévu. Le schéma présenté lors du bureau fédéral ne peut être exécutable qu'à partir du moment où le gouvernement décide du déconfinement. Ce qui ne pourrait intervenir, aux yeux de Medaouar et de tous les autres membres du BE de la LFP, à partir du 14 mai prochain. Le projet a beau étaler les grandes lignes de ce qui pourrait se faire lors de la reprise des entraînements puis lors du retour à la compétition mais aucune certitude n'est établie que tel scénario est réalisable très prochainement. Décider d'un mercato et de la période préparatoire du prochain exercice n'en serait alors qu'une autre hypothèse hasardeuse tellement le flou est total. Le CRB également champion au ratio, l'ESS 3e Alors, que décideront ces mêmes membres qui ont eu gain de cause en passant leur idée de poursuivre la compétition selon la réglementation en vigueur si la pandémie ne s'estompe pas de sitôt ? Certainement qu'ils vont décréter, bien malgré eux, la fin des illusions et celle d'une saison qui ne pourrait qu'encombrer davantage le calendrier national et international. Un scénario qui, à l'heure actuelle, est le plus plausible mais auquel cas, aucune mesure ne semble être envisagée par nos instances du football. Déclarer le champion en Ligue 1 et en Ligue 2 (où il s'agira aussi de déterminer les équipes qui vont monter au premier palier) passe par un schéma consensuel. Il peut être également imposé par la force de la loi, la réglementation que les membres de la LFP énoncent dans leur thèse pour pouvoir poursuivre la compétition. Or, imposer n'a jamais été la meilleure solution tant les clubs qui se diront grugés de leurs droits peuvent solliciter l'arbitrage des organes de la FAF, de la Fifa et du TAS. L'exemple nous vient toujours de la France qui, au lendemain de la déclaration de fin de la saison et l'annonce des «résultats» suivant le système d'un classement figé au ratio (nombre de points divisé par le nombre de matchs joués) a fait réagir certaines équipes comme Lyon, intéressée par les places européennes, ou Toulouse ou Amiens qui ont été relégués sans même finir l'ultime «combat» pour leur survie en Ligue 1. Sur un plan technique, la LFP algérienne peut appliquer la même disposition (classement figé au ratio) que son homologue française. Cela donnerait à peu près ce classement final : CRB (champion) avec 1, 904 point, le MCA (2e) avec 1,761, l'ESS (3e) avec 1,681 et la JSK (4e) avec 1,636 point. Ce sont ces équipes qui représenteront l'Algérie dans les deux compétitions continentales interclubs. Ce classement est légèrement modifié, l'ESS, ex æquo avec le MCA en seconde position (37 points) avec un meilleur goal-average (+15 contre +6 pour le Mouloudia d'Alger) compte un match de plus que les Mouloudéens (23 au lieu de 22 joués) et perd ainsi la seconde place au profit des Vert et Rouge. Pour la relégation, le NC Magra et le NA Hussein Dey, qui ont le même ratio (0.863), sont tout désignés, l'US Biskra (14e avec un ratio de 0.954) n'étant plus concernée du fait que la prochaine pyramide du football fait état de deux équipes reléguées de la Ligue 1. Pour l'accession en Ligue 1, la LFP n'aura pas besoin de faire appel au classement figé au ratio dans la mesure où les quatre premiers (OM, JSMS, WAT et RCR) ont joué le même nombre de matchs (23) et leur marge est sécurisante. Il est bon de rappeler que le système d'un classement figé au ratio dans les deux ligues algériennes ne prend pas en considération les rencontres non-jouées : à savoir trois en Ligue 1 (MCA-PAC, CRB-PAC et USMBA-ASO) et deux matchs en Ligue 2 (ABS-USMAn et ASMO-USMH). Si tout reste sans équivoque au sujet des récompenses (titre, qualification aux compétitions internationales et accession), pour la relégation, la question de son annulation envisagée par une partie des membres du bureau exécutif de la LFP va soulever des vagues. M. B.