C'est ce matin que démarre le congrès extraordinaire du Rassemblement national démocratique (RND), conclave qui verra tournée la page Ouyahia et nombre de ses proches collaborateurs au sein du parti, mais aussi au sein des divers gouvernements qu'il a eu à coordonner. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Un rendez-vous organique qui aura pour cadre le Centre international des conférences (CIC), à l'ouest de la capitale, et qui sera l'occasion pour près de 800 délégués élus d'écrire une nouvelle page pour un parti fortement ébranlé par la mise sous mandat de dépôt, voire la condamnation pour des faits de corruption et de dilapidation de deniers publics, de nombre de ses hauts responsables, à leur tête son ex-secrétaire général et ancien chef de gouvernement et ex-Premier ministre, Ahmed Ouyahia. Des délégués dont le nombre initial de près de 1 500 a été réduit de moitié dans le sillage des mesures de prévention contre la propagation du coronavirus à l'origine, d'ailleurs, de son report , puisque initialement prévu les 19 et 20 du mois de mars écoulé. Ils auront à adopter pas moins de cinq résolutions, avalisées lors des divers congrès régionaux organisés début mars dernier, avec, précisait, hier mardi, une source proche de la commission nationale de préparation de ce congrès, de «légers amendements». Et jusqu'à présent, une seule candidature a été enregistrée, celle de Tayeb Zitouni, qui devra ainsi, et sans aucun doute, régner à la tête de la seconde façade partisane du pouvoir et, ainsi, prendre une «sacrée revanche sur le sort», lui qui avait mené, des années durant, un harassant mouvement de contestation qui a fini par lui valoir, lui et d'autres cadres, d'être radiés des rangs du parti, en décembre 2016. Car, comme précisait encore notre source, «les textes du parti sont clairs à ce sujet, puisque les potentiels candidats ont jusqu'à quinze jours avant la tenue du congrès pour signifier leur candidature». Un délai qui n'a vu, donc, que le dossier du directeur général de la Safex (Société algérienne des foires et des exportations), déposé. Une précision qui dément formellement l'intention prêtée au ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni, de briguer le poste de secrétaire général du RND. Une seconde candidature que ses «inspirateurs» expliquent par leur souci de conférer au parti plus de poids, le concerné étant membre du gouvernement. Un argument que brandissent paradoxalement les adversaires d'une telle option, eux qui estiment que Tayeb Zitouni, le ministre, présente «l'inconvénient» de faire partie du «triste legs» du président de la République déchu par la révolte populaire du 22 février 2019. Ceci au moment où les partisans de l'ex-maire d'Alger-Centre soutiennent que celui-ci est à même d'«effacer chez les Algériens la triste image du parti-pouvoir qui colle au RND et de lui insuffler, de par sa jeunesse, un nouveau souffle». Quand bien même ses détracteurs soutiennent que n'était le «quitus» du «haut lieu», le premier responsable de la Safex n'aurait jamais déposé sa candidature et ainsi barrer la route au secrétaire général intérimaire, Azzeddine Mihoubi, «conseillé» de se retirer en douceur. M. K.