Sans surprise aucune, le directeur général de la Safex et ex-maire d'Alger-Centre, Tayeb Zitouni, prend la direction du Rassemblement national démocratique (RND), succédant, ainsi, dans une opération qui sent la revanche sur le sort, à Ahmed Ouyahia qui l'avait, comme nombre de ses pairs du mouvement de redressement, radié des rangs du parti il y a plus de quatre ans. M. Kebci - Alger (Le Soir) - C'était, avant-hier jeudi, lors du congrès extraordinaire du parti tenu au Centre international des conférences (CIC), à l'ouest de la capitale. Un conclave auquel ont pris part 702 délégués, «plié» en une demi-journée alors qu'il était prévu pour s'étaler sur deux jours. Après avoir adopté une résolution faisant muer ledit congrès extraordinaire en un rendez-vous ordinaire, le sixième du genre, à l'effet de faire l'économie d'un autre congrès d'ici deux ans, les congressistes ont plébiscité l'unique candidat au poste de secrétaire général du parti, Tayeb Zitouni, avant qu'ils n'adoptent, dans un geste «automatique», les résolutions du congrès dont, notamment, celle des statuts du parti pour, enfin, élire les membres du conseil national. Tout cela a été finalisé vers 14h alors que les travaux ont débuté vers 10h. Et juste après son plébiscite peu avant 11h, le nouveau secrétaire général du RND a fait sien le projet cher à l'ex-parti unique, l'édification d'un «front interne» pour, selon lui, «immuniser le pays contre toutes les menaces auxquelles il fait face». Annonçant être porteur d'une «nouvelle vision politique qui consacre la politique du consensus responsable au service de l'intérêt suprême du pays». Une nouvelle vision qui repose, expliquera-t-il, sur le «débat interne pour élaborer des solutions responsables aux différentes questions, loin de tout populisme, en mobilisant les militants et en mettant un terme à l'exclusion et à la marginalisation, à travers la récupération des compétences perdues par le parti». Et de saluer, dans la foulée, la récente position de l'Algérie à l'égard de «l'inimitié» des médias français officiels» et «des tentatives d'ingérence flagrante et d'atteinte aux institutions de l'Etat et à la souveraineté du peuple algérien». S'engageant à travailler dans le cadre des principes du RND, Zitouni a promis de «faire abstraction de tous les facteurs de division ayant été à l'origine de nombreuses saignées dans le parti, et ce, pour un nouveau départ du RND dans le cadre de la nouvelle Algérie», mot d'ordre cher au chef de l'Etat. Au plan social, le nouveau patron du RND promet d'engager la discussion dans le cadre d'un atelier à l'effet, entre autres, de revoir la politique de soutien pour un «meilleur ciblage des couches démunies et vulnérables de la société», et une «rationalisation optimale des deniers publics». Sans trop s'étaler sur son long bras de fer avec l'ancienne direction du parti qui lui a valu l'exclusion pure et simple des rangs du RND en décembre 2016, Zitouni soutiendra avoir mené ce combat «contre les comportements et les politiques marqués des sceaux de «l'autocratie, de l'exclusion et des déviations des principes du parti», de cette ancienne direction, affirmant qu'il arrive au RND de tomber malade mais il ne meurt jamais». Il louera, dans ce sillage, l'action du secrétaire général intérimaire du parti (de juillet 2019 à ce jeudi dernier), Azzeddine Mihoubi qui, selon lui, a fait muer le RND de «comité de soutien» en un véritable « parti d'action politique». Sur un autre registre, le désormais ex-secrétaire général par intérim du RND et ancien ministre de la Culture a annoncé son retrait de tout poste de responsabilité pour «me consacrer, dira-t-il, à l'écriture», lui l'auteur de plusieurs œuvres littéraires. M. K.