Comme prévu, c'est Abou El Fadhl Baâdji qui a été plébiscité, en fin de journée d'avant-hier samedi, secrétaire général du parti du Front de libération nationale, en remplacement de Ali Seddiki qui a assuré l'intérim depuis le départ forcé de l'ex-secrétaire général, Mohamed Djemaï, mis sous mandat de dépôt pour «menace et destruction de documents officiels». M. Kebci - Alger (Le Soir) - Une élection, ou, pour dire vrai, une «moubayaâ» à la quasi-majorité des membres du comité central, réunis toute la journée au niveau du Centre international des conférences (CIC), après le retrait d'autres prétendants, à l'exception de Bachir Chara, cet ex-député de la capitale qui, en se présentant devant l'assistance, n'a obtenu que peu de voix. Une procédure qui était attendue tant la tradition au niveau de l'ex-parti unique a été rarement piétinée, puisque tous les «potentiels» candidats, ou presque, annoncés depuis quelques jours, n'avaient fait qu'entretenir une «illusion» de pluralité et de liberté d'action des militants qui ont fini, comme le veut donc «l'us FLN», par se plier à une décision prise en dehors du parti. Pour preuve, le nouveau patron du parti a été plébiscité à main levée, à la presque totalité des 368 membres du comité central présents à cette session, et seule une dizaine de cadres (onze exactement) ont «osé» aller à contre-courant de cet unanimisme de façade. Car, faut-il rappeler, le seul sérieux concurrent à cet avocat de la wilaya de M'sila, l'ex-député de la wilaya de Bordj-Bou-Arréridj, Djamel Benhamouda, a été empêché d'accès à la plénière, suspecté de contracter le coronavirus, lui qui dit réclamer nombre de soutiens parmi ses pairs du comité central. Le certificat médical qu'il s'est fait délivrer au niveau de l'établissement hospitalier spécialisé en maladies infectieuses Laadi-Flici ne lui a été d'aucun secours, puisqu'il a été de nouveau interdit d'accès à cette session du comité central du FLN. Contacté, hier dimanche, Benhamouda affirme «s'entretenir d'abord avec les militants pour décider de la suite à donner à ma démarche». Le nouveau secrétaire général du FLN, qui avait, auparavant, occupé plusieurs postes au sein du parti, dont celui de membre du bureau politique, a promis de mener une guerre sans merci contre la corruption au sein du vieux Front, sollicitant l'aide de tous les militants à l'effet de barrer la route à «tous les opportunistes qui utilisent le parti comme passerelle pour assouvir leurs desseins, ou comme vache à traire». Un vaste projet de «refondation du parti qui doit jouer son rôle sur la scène politique», poursuit Baâdji qui appelle, dans la foulée, le FLN à «se délester de la notion des partis de l'Allégeance et ceux de l'opposition» qu'il invite à la «mobilisation générale pour la défense de l'Etat et de ses institutions dans le cadre la nouvelle Algérie», prônée par le chef de l'Etat. Des partis pro-pouvoir et d'opposition qui ont, ajoutera-t-il, tous un point commun, l'ambition «d'arriver au pouvoir». Avant le plébiscite du nouveau secrétaire général du parti, les membres du comité central du parti FLN ont adopté une résolution portant report du onzième congrès, initialement prévu en avril écoulé, à une date ultérieure. M. K.