Par Amirouche Yazid Plébiscité secrétaire général du Front de libération nationale (FLN) jeudi dernier par une session du comité central contestée, Amar Saïdani a pris ses fonctions hier au siège du parti, sis à Hydra (Alger), dans la discrétion. Sans la présence de l'ancien titulaire du titre, Abdelaziz Belkhadem, il n'y avait pas de place pour la passation de consignes souhaitée par des membres de la famille, plus que jamais désunies, du Front de libération nationale (FLN). Une passation de consignes entre Abderahmane Belayat et Amar Saïdani ne pouvait être à l'ordre du jour dans la mesure où le premier cité n'a pas exercé les fonctions de secrétaire général. Il n'assurait que le rôle de coordinateur du bureau politique. Il n'était jusqu'à la session du comité central que le coordinateur national du parti, qui assurait l'intérim généré par la destitution d'Abdelaziz Belkhadem le 31 janvier dernier. L'installation d'Amar Saïdani aux commandes signe-t-elle une sortie de crise au sein de l'ancien parti unique ? Il est évident qu'avec l'intronisation d'Amar Saïdani, les choses vont rentrer dans l'ordre même si les séquelles du malaise organique que couve le parti depuis plusieurs années continueront à se faire sentir. La preuve est dans les déclarations d'Amar Saïdani où il ne cessa d'appeler à la réconciliation entre les militants du FLN. «L'union est dans l'intérêt du parti et du pays. J'appelle donc tous les militants à rester unis», a-t-il soutenu au moment de prendre les commandes du Front. Les partisans d'Abderahmane Belayat peuvent encore miser sur les recours introduits par des membres du comité central quant au bien fondé juridique de la session de jeudi dernier, qui a propulsé Amar Saïdani à la tête du parti. Ils doivent cependant accepter l'évolution du scénario à travers lequel l'ancien parti unique s'est doté d'une nouvelle direction. Et en attendant qu'Amar Saïdani ne s'attaque aux différents chantiers organiques du parti, il peut d'ores et déjà se réjouir de l'évolution des choses au sein des parlementaires du parti. Pour la rentrée des députés, prévue aujourd'hui, à l'occasion de l'ouverture de la session d'automne, les élus du FLN annoncent une reprise en rangs soudés. Dégommé par le désormais ex-coordinateur du parti, Abderahmane Belayat, le député Tahar Khaoua ne se fait plus d'appréhension quant à l'unité des députés du parti dans les structures de l'Assemblée. Contrairement à la situation qui a prévalu entre les instances provisoires du parti et les députés durant l'été, les deux parties œuvrent désormais dans la même direction. Ce qu'affiche clairement Tahar Khaoua en déclarant que «les députés vont aider Amar Saïdani à unir les rangs du FLN». Une attitude qui va peut-être garantir au député de Batna de garder son statut de chef du groupe parlementaire. La question sera néanmoins tranchée dans les jours à venir. Il est en revanche certain que le test le plus sérieux qui attend Amar Saïdani est celui du choix des membres du bureau politique du parti. Au cœur de grandes divergences entre ses éléments, le BP du FLN va connaître une nouvelle composante. Le nouveau chef du parti avait, dans ce sens, annoncé après son plébiscite, que les titulaires de ce bureau seraient désignés dans la soirée de jeudi dernier. Il se rendra compte par la suite que cet exercice est plus périlleux qu'il ne le pensait dans la mesure où de nombreux militants courtisent cette instance de direction. A. Y.