Le Conseil des ministres d'avant-hier dimanche a porté une empreinte fortement mémorielle avec un clin d'œil à l'histoire nationale, notamment à l'un de ses mémorables épisodes, les massacres du 8 Mai 1945 commis par les autorités coloniales. Une mémoire qui ne cesse d'être «bousculée» à travers les visées néocoloniales de l'ancienne puissance coloniale qui, par instinct paternaliste, n'arrive visiblement pas à digérer le recouvrement de l'indépendance nationale chèrement acquise au prix de sacrifices de centaines de milliers d'Algériens, dont beaucoup au prix de leur vie et à la fleur de l'âge. Ce dossier mémoriel a, par ailleurs, et depuis, empoisonné, à des degrés variables, les relations entre l'Algérie et la France. Des relations qui frisent parfois la crise diplomatique comme c'est le cas, ou presque, avec le rappel pour «consultations» de notre ambassadeur à Paris après la diffusion, par deux chaînes françaises, de deux reportages sur le mouvement populaire du 22 février 2020 au sujet desquels le ministère des Affaires étrangères a estimé que le «peuple algérien et ses institutions ont été attaqués». Ainsi, et en droite ligne de la décision prise par le chef de l'Etat, le 7 mai écoulé, soit la veille de la célébration du 75e anniversaire des massacres de Guelma, Sétif, et Kherrata, de dédier cette journée à la mémoire nationale, le Conseil des ministres d'avant-hier dimanche a approuvé l'avant-projet de loi portant institution du 8 Mai comme Journée nationale de la mémoire. Pour le président de la République, l'intérêt accordé à la mémoire nationale sous tous ses aspects «n'était pas motivé par des considérations conjoncturelles, mais relève plutôt d'un «devoir national sacré ne tolérant aucun marchandage et qui restera en tête des préoccupations de l'Etat afin d'immuniser la personnalité nationale, par fidélité aux martyrs de la glorieuse Révolution de Novembre et aux moudjahidine». «Les Algériens sont en droit d'avoir une Journée nationale de la mémoire», a dit Abdelmadjid Tebboune qui a estimé que «l'amour de la patrie, l'attachement à la Déclaration du 1er Novembre et la vénération des martyrs constituent le dénominateur commun entre les Algériens». Il a, dans ce cadre, invité les Algériens à «hisser le drapeau national au fronton de toutes les maisons lors des occasions historiques». Et cet intérêt à l'endroit de la mémoire nationale devra avoir incessamment sa déclinaison médiatique, avec le projet de lancement d'une chaîne de télévision de haut niveau et de renommée internationale. Dans ce cadre, le chef de l'Etat a instruit le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement d'«accélérer les procédures nécessaires» y afférentes. Et parce que la cause libératrice nationale du joug colonial français a été également portée par bien de pays frères et amis qui ont apporté aide et assistance à la glorieuse révolution armée, dont notamment des Français qui ont adopté la révolution armée et en ont même payé au prix de leur vie pour certains, quand d'autres ont subi les pires tortures, Tebboune a instruit le ministre des Moudjahidine et des Ayants droit d'accorder «davantage d'intérêt à tous ceux qui ont aidé l'Algérie dans sa révolution armée et de rétablir des liens directs avec eux». M. K.