La courbe ascendante du nombre de contaminations laisse peu à peu place à une tendance baissière. Le nombre de décès est également stable. Idem pour les admissions au service de réanimation. Pas d'euphorie néanmoins. Les spécialistes insistent sur la nécessité de consolider cette situation. L'Algérie n'est pas à l'abri d'un « rebond » si les mesures de distanciation physique ne sont pas strictement observées, avertit le Dr Bekkat Berkani. Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Les équipes médicales soufflent un peu. Les services dédiés au Covid-19 sont beaucoup moins saturés. Les statistiques de cette semaine confirment une tendance à la baisse. Mardi, le Comité scientifique faisait état de l'enregistrement de 113 cas contre 194, la semaine précédente. Le nombre de décès est également stable avec une moyenne de 6 à 8 décès par jour. Au niveau des services de réanimation, la baisse est également ressentie. Au niveau des laboratoires dédiés au dépistage du Covid-19, la proportion des échantillons positifs est en diminution. La proportion de 45 à 50% observée il y a un mois laisse place à un pourcentage positif de 25%. Pour le Dr Bekkat Berkani, membre du Conseil scientifique, il est clair que nous assistons à une « diminution des cas quotidiens diagnostiqués. Pour être significative, il faudrait que la tendance baissière continue dans les jours à venir ». Notre interlocuteur explique que « nous étions jusque-là dans une situation de plateau de l'épidémie. Maintenant, c'est une tendance baissière obtenue certainement grâce à toutes les mesures prises par les autorités sur recommandations du Comité scientifique, à savoir le confinement sanitaire en particulier pendant l'Aïd, et l'obligation du port du masque dans les lieux publics ». Le président du Conseil de l'Ordre des médecins estime que « les cas diagnostiqués par PCR ou scanner ont nettement diminué, sans compter les gens qui sont mis sous traitement, ce qui permet de neutraliser des personnes qui sont considérées comme des foyers de contagion ». À cela s'ajoutent, dit-il, les enquêtes épidémiologiques qui « sont lancées pour identifier les clusters épidémiques, en ciblant l'environnement des personnes ciblées, ce qui permet de recentrer les cas et les porteurs sains». Une tendance à la baisse qui, selon le Dr Bekkat Berkani, nécessite d'être consolidée par un strict respect des gestes barrières qui doivent, dit-il, être définitivement adoptées. À ce stade, ajoutera-t-il, il ne s'agit plus de faire preuve de pédagogie car l'enjeu est de taille : il s'agit d'éviter au pays un effet rebond encore plus difficile à maîtriser que la première vague de l'épidémie. N. I.