L'Algérie enregistre une stabilisation dans les cas de contamination au Covid-19 depuis quelques jours. Les nombres des cas de létalité comme ceux d'hospitalisations connaissent aussi une baisse. Des éléments qui laissent les experts à avoir une lueur d'espoir face à l'épidémie. Peut-on penser alors que le pire est derrière nous ? « Nous sommes sur la bonne voie », estime le docteur Bekkat Berkani, membre du Comité scientifique de suivi et d'évaluation de l'épidémie de coronavirus, qui avertit, toutefois, contre tout relâchement sur les mesures de protection et de confinement. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Selon le ministre de la Santé, l'évolution de l'épidémie de coronavirus se stabilise. Benbouzid se dit optimiste d'autant que les hôpitaux ne sont plus surchargés et les patients traités à la chloroquine répondent bien au traitement. Les admissions des cas contaminés au coronavirus dans les hôpitaux connaissent aussi une courbe descendante. C'est le cas, par exemple, du CHU Mustapha-Pacha. «Nous sommes sur une courbe descendante, où l'on ne reçoit qu'entre 40 et 50 cas par jour, nous enregistrons jusqu'à douze hospitalisations par jour et entre un et deux décès tous les deux jours», a indiqué le professeur Rachid Belhadj, directeur des activités médicales et paramédicales du CHU, qui appelle, cependant, au respect des mesures de confinement puisque, souligne t-il, «la situation est toujours sérieuse». Selon le docteur Bekkat Berkani, membre du Comité scientifique de suivi de l'évolution du coronavirus, il y a une espèce de stabilisation de la situation en particulier dans la wilaya de Blida qui enregistre moins de cas de contamination en raison du confinement, mais cela reste au détriment de la wilaya d'Alger. «Sauf que c'était attendu, vu sa proximité avec la wilaya de Blida», a souligné le président du Conseil national de l'Ordre des médecins. Il a également précisé que le nombre des cas de décès est à la baisse, tout comme le nombre des admissions en réanimation. Selon lui, les mesures de confinement partiel commencent à donner des résultats dans d'autres wilayas. « Nous n'avons pas enregistré une propagation du virus vers d'autres wilayas car les déplacements des citoyens sont devenus difficiles vu ce confinement partiel de 7h à 15h qui a permis d'éviter une étendue de l'épidémie vers d'autres wilayas plus lointaines, comme celles du Sud», juge le docteur Bekkat qui estime que l'effet conjugué du confinement à l'organisation du dépistage, même s'il se fait sur la base du PCR, outre la décentralisation des centres de dépistage vers quelques wilayas et CHU, a fait que le dépistage est devenu de plus en plus efficace. Il estime, par ailleurs, que le traitement médicamenteux généralisé à l'ensemble des cas et les tests radiologiques de détection du virus qui se fait, parfois même sur la base d'un tableau clinique, «car il vaut mieux traiter avec excès que pas du tout », sont des éléments qui ont plaidé pour la diminution des porteurs du virus actifs. Cependant, explique ce médecin expert, «nous avons une stabilisation de la courbe, mais le pic sera mesuré lorsqu'on aura une descente dans la courbe des cas de contamination, du nombre de patients de cas graves admis en réanimation et du nombre de décès pour lesquels il n'y a pas de solutions thérapeutiques ». Le président du Conseil national de l'Ordre des médecins estime que l'Algérie est «sur la bonne voie mais l'heure n'est pas encore au relâchement des mesures de protection et de confinement qui doivent être sérieusement respectées encore». S. A.