Le secteur de la pêche, qui a connu une période creuse au début de la pandémie de Covid-19, a été parmi les rares activités qui ont repris durant le confinement sanitaire. Ses professionnels ont été, dès lors, sommés de respecter les mesures barrières de protection de ce virus. Port de masque, réduction du nombre de pêcheurs-marins sur les navires, désinfection des embarcations, autant de gestes qui seront, d'ailleurs, maintenus après la levée du confinement. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Au tout début de la période de confinement sanitaire, l'activité de la pêche a enregistré une perturbation durant près de deux semaines. Interdite dans certaines wilayas, elle a été interrompue dans d'autres, suite à l'initiative des professionnels. «Au début de l'épidémie de coronavirus, certaines wilayas telles que Tlemcen et Aïn-Témouchent ont interdit la pêche. Mais cette activité a cessé d'elle-même puisque les marchés et les restaurants étaient fermés. C'était une période creuse où les professionnels n'ont pas travaillé», explique le président de la Chambre algérienne de la pêche et de l'aquaculture (CAPA), Benmira Karim Bani. Selon lui, la pêche n'a pu retrouver son rythme habituel qu'après l'autorisation d'ouverture des commerces des produits alimentaires. Une reprise qui a été, par contre, conditionnée par l'adoption des mesures barrières de protection du Covid-19. «Dès les premières semaines d'avril, les professionnels ont été obligés de respecter les gestes sanitaires de prévention du coronavirus. Une fois qu'ils se sont familiarisés avec les nouvelles normes, l'activité a repris son cours normal», dit-il. Depuis, tous les marins-pêcheurs et autres utilisateurs des ports de pêche sont obligés de porter un masque. Un geste souvent bafoué lors de l'opération de vente du poisson sur le quai. Afin de veiller au respect strict de cette mesure, le président de la CAPA souligne la contribution des services de la Sûreté nationale. «Des policiers sont postés à l'entrée des ports de pêche et empêchent toute personne ne portant pas de bavette d'y accéder». Les navires ainsi que les ports et abris de pêche n'échappent pas aux mesures barrières. Ils sont systématiquement désinfectés. «Chaque armateur désinfecte quotidiennement son embarcation à l'eau de Javel avant de prendre la mer, et les quais sont désinfectés par les entreprises portuaires. Certains ports ont été équipés de tunnels de désinfection notamment celui d'Alger, de Dellys et de Zemmouri», précise-t-il. La réduction de l'effectif des embarcations est également de mise. «Le nombre de marins-pêcheurs a été diminué. Pour respecter la distanciation d'au moins un mètre entre chaque personne, un sardinier qui embarquait auparavant entre 18 et 20 marins ne compte aujourd'hui que 12 à 10 marins selon la longueur du navire.» La pandémie de Codid-19 a également impacté la vente du poisson sur le quai des ports. Distanciation sociale impose, l'ancienne méthode basée sur le procédés «de bouche à oreille» a été bannie. Désormais, seule la vente à la criée est autorisée. «La vente du poisson se faisait avant de bouche à oreille. Depuis l'avènement du coronavirus, elle a été interdite et remplacée par la vente à la criée», indique Benmira Karim Bani. Il assure, par ailleurs, que ces mêmes mesures seront maintenues après la levée du confinement. «Nous continuons à travailler avec les mêmes précautions sanitaires. Certes, au début de l'épidémie, les professionnels du secteur étaient un peu réticents au port du masque mais avec le temps, ils s'y sont habitués. Aujourd'hui, il y a une prise de conscience et ils sont à cheval sur ces gestes de prévention qui sont devenus spontanés», conclut-il. Ry. N.