La liquidité bancaire s'est contractée de 184,1 milliards de dinars entre la fin de l'année dernière et la fin du mois de mai dernier, indique la Banque d'Algérie, résolument et peut-être plus que jamais orientée vers le financement de l'économie nationale, qui en a grandement besoin. En avril dernier, l'on se rappelle que la Banque d'Algérie, à travers son Comité des opérations de politique monétaire (COPM), avait pris trois résolutions consistant à abaisser de 25 points de base (0,25%) le taux directeur applicable aux opérations principales de refinancement pour le fixer à 3% au lieu de 3,25%, réduire le taux de réserve obligatoire des banques de 8% à 6%, et relever le seuil de refinancement des titres publics négociables. Ces décisions avaient été prises dans le but évident de permettre de libérer des liquidités et mettre, ainsi, à la disposition des banques et établissements financiers des moyens supplémentaires au financement de l'économie nationale à des coûts raisonnables. Ces mesures supplémentaires décidées par la Banque d'Algérie sont de nature à soutenir l'activité économique par ces temps extrêmement difficiles pour l'ensemble des agents économiques. Dans un communiqué sur la situation économique durant le premier trimestre 2020 et les perspectives d'évolution, la Banque d'Algérie a fait état de la poursuite de la baisse de la liquidité globale des banques en 2020 par rapport à fin 2019, passant de 1 100,8 milliards de dinars à fin 2019 à 916,7 milliards de dinars à fin mai dernier. À titre de comparaison, la baisse était passée de 1 557,6 milliards de dinars à fin 2018 à 1 100,8 milliards de dinars à fin 2019. Les chiffres de la «Banque des banques» nous apprennent que le processus de désinflation, c'est-à-dire la baisse du taux d'inflation et non pas une baisse du niveau des prix, s'est poursuivi lors des quatre premiers mois de cette année. Un processus entamé en septembre 2018. En rythme annuel moyen, l'inflation a atteint 1,78% à fin avril 2020, contre 1,95% en décembre 2019 et 4,08% à fin mars 2019, lit-on sur le document de la Banque d'Algérie qui précise, au sujet du rythme annuel moyen de l'inflation hors produits alimentaires, qu'il a enregistré une hausse pour atteindre 4,39% en mars 2020 contre 4,05% à fin décembre 2019. C'est sur la base de ces évolutions et des perspectives à moyen terme que le COPM de la Banque d'Algérie avait décidé, en mars dernier, de réduire le taux de réserve obligatoire de 10% à 8% et d'abaisser de 25 points de base (0,25%) le taux directeur de la Banque d'Algérie pour le fixer à 3,25%, et ce, à compter du 15 mars 2020. Décisions renforcées en avril dernier par une nouvelle baisse de 25 points de base (0,25%) du taux directeur applicable aux opérations principales de refinancement, qui est passé ainsi à 3% au lieu de 3,25%, rappelle encore la Banque. Le tout, donc, pour permettre de mettre de l'argent «frais» à la disposition de l'économie nationale à des taux permettant l'accès au crédit. Azedine Maktour