Les membres de l'Assemblée populaire nationale ont mis à profit les débats, hier dimanche, autour du projet de loi objectant l'institution du 8 Mai comme Journée nationale de la mémoire pour rebondir sur le projet de loi criminalisant le colonialisme qui dort dans les tiroirs du bureau de la Chambre basse du Parlement depuis des années. M. Kebci - Alger (Le Soir) - La soixantaine de députés inscrits pour intervenir à la plénière dédiée à ce projet instituant le 8 Mai Journée nationale de la mémoire ont tous ou presque «occulté» l'objet du jour pour déterrer le projet de loi criminalisant le colonialisme. C'est ainsi que Lakhdar Benkhellaf de l'alliance islamiste Nahda-FJD-Binaa s'est interrogé sur le retard pris dans la programmation du projet de loi criminalisant le colonialisme appuyé, selon lui, par de nombreux députés de diverses obédiences et par de nombreuses organisations de la société civile. Son compère du MSP, Nacer Hamdadouche, ira plus loin dans son «réquisitoire» en s'interrogeant si le président de la République n'était pas derrière le blocage de ce projet de loi, lui qui est derrière le projet de loi projetant l'institution du 8 Mai comme Journée nationale de la mémoire. Et toutes les autres interventions tournaient essentiellement ou presque autour de cette «omission», loin d'être «fortuite», comme le signifiera un député. Ceci dit, le ministre des Moudjahidine, l'inspirateur de ce projet de loi, devait répondre, en fin d'après-midi, à cette principale interrogation des députés avant que le texte ne soit soumis au vote, aujourd'hui lundi. Il faut rappeler que le Conseil des ministres, dans sa session du 31 mai dernier, avait approuvé l'avant-projet de loi portant institution de la Journée nationale de la mémoire le 8 Mai, présenté par le ministre des Moudjahidine et des Ayants droit. Un texte qui vient en application de la décision du président de la République à l'occasion de la commémoration du 75e anniversaire des massacres du 8 Mai 1945. Le président de la République avait souligné, à l'occasion, l'intérêt accordé à la mémoire nationale sous tous ses aspects n'était pas motivé par des considérations conjoncturelles mais qu'il s'agissait d'un devoir national sacré ne tolérant aucun marchandage et qui restera en tête des préoccupations de l'Etat afin d'immuniser la personnalité nationale, par fidélité aux martyrs de la glorieuse Révolution de Novembre et aux moudjahidine. Pour sa part, le ministre des Moudjahidine et des ayants droit, Tayeb Zitouni, a affirmé, mardi dernier, que l'adoption du 8 Mai de chaque année comme Journée nationale de la mémoire permettra de «préserver la mémoire de la Nation durant cette halte historique d'envergure». «L'adoption de cette date comme Journée nationale contribuera au maintien de cet anniversaire tragique qui a fait des meilleurs enfants de la patrie des martyrs partout sur le sol algérien, parmi ceux qui étaient sortis dans des manifestations énormes et pacifiques pour rappeler à la France ses engagements et ses promesses à l'époque», a précisé Zitouni lors de sa présentation dudit projet de loi portant adoption du 8 Mai 1945 Journée nationale de la mémoire, devant les membres de la commission des affaires juridiques et administratives et des libertés de l'APN. Pour le ministre, ce projet de loi est à valeur de «pierre maîtresse à même de préserver le message sacré hérité de nos valeureux martyrs qui ont tracé, de leur sang pur, la voie de la liberté et l'indépendance». M. K.