Virage décisif en Liga : alors que Barcelone a été accroché à Séville, vendredi (0-0), et qu'il reçoit l'Athletic Bilbao pour la 31e journée de Liga, ce soir (21h), le Real Madrid a battu la Real Sociedad 2-1, dimanche, pour redevenir leader... jusqu'au titre ? Les observateurs du Championnat d'Espagne avaient depuis longtemps pointé cette 30e journée comme un tournant potentiel dans la course au titre entre le Real et le Barça. Deux équipes au coude-à-coude, qui se rendaient chez deux candidats à la Ligue des champions à huit matches de la fin du Championnat : le cadre et les enjeux étaient là pour une grande bataille. Et de cet affrontement à distance, c'est le Real Madrid qui est ressorti vainqueur... provisoire. A égalité de points avec le Barça (65 pts), le Real a repris les rênes de la Liga à son rival, au bénéfice des confrontations directes (0-0, 2-0). Pour Marca, le journal le plus vendu du pays, ce revirement en tête de classement va relancer le bras de fer entre les deux formations rivales pour la course au titre : le Real Madrid est devenu «leader... et ajoute du piment à cette Liga», a résumé le journal sportif, hier à sa une. «Leaders du VAR» Mais les journaux catalans n'ont pas vu cette passe d'armes de la même manière. Le quotidien catalan Mundo Deportivo a choisi de mettre en avant les polémiques, qui ont jalonné les récentes victoires madrilènes : «Le Real repasse leader, après une victoire émaillée de trois décisions arbitrales discutables. Le VAR a été bénéfique aux «Merengues», lors de leurs trois victoires depuis la reprise de la Liga», a appuyé le quotidien, titrant à sa une : «Made in Madrid». «Leaders du VAR», a répété un autre journal sportif catalan, Sport, hier à sa une, évoquant un «scandale à Anoeta». «Vu nos deux derniers matchs, je pense que ça va être très difficile de gagner cette Liga, je ne vois pas où le Real Madrid va perdre des points», avait glissé le défenseur catalan du Barça Gerard Piqué, après le nul de son équipe en Andalousie, vendredi, sur Movistar+, avec une pointe d'ironie. «Je préfère parler de foot, du match», a sèchement répondu l'entraîneur madrilène Zinédine Zidane, dimanche. «Nous n'avons rien gagné, après tout. Ce sont trois victoires, certes, mais on sait que cela va être très compliqué jusqu'à la fin. On doit continuer comme ça», a fait valoir le technicien français. Duel Benzema-Messi Sur les terrains, la lutte entre les deux grands d'Espagne ne risque pas de faiblir. Le Real et le Barça doivent affronter un calendrier comparable, avec pour chacun deux ou trois matches dangereux contre des équipes potentiellement européennes, l'an prochain : Getafe, Bilbao et Villarreal pour les Madrilènes ; Bilbao, l'Atlético et Villarreal pour les Catalans. Les deux formations ont, par ailleurs, potentiellement perdu chacune un élément cadre de l'équipe lors de la 30e journée. Côté Barça, c'est le milieu de terrain néerlandais Frenkie de Jong, absent deux semaines, selon la presse, en raison d'une lésion au mollet droit. Côté Real, c'est le défenseur et capitaine espagnol Sergio Ramos qui est sorti en boitant à la 55e minute, dimanche soir, après un contact contre Alexander Isak, juste après avoir ouvert le score sur penalty. Il est allé s'asseoir dans les tribunes, le genou gauche sous une poche de glace. «Là, il a vraiment mal, mais il me semble que c'est seulement le coup. Ça, c'est la bonne nouvelle. Mais on verra bien», a confié Zidane. Si le Real a repris la tête du classement, Lionel Messi trône toujours sur celui des meilleurs buteurs de Liga avec 21 buts avant le match du Barça contre l'Athletic Bilbao, aujourd'hui. Mais l'Argentin est talonné par Karim Benzema, «intenable» depuis le retour du Real, comme a titré le quotidien français L'Equipe, hier, et qui réalise un retour en trombe (17 buts en Championnat, cette saison).