De notre correspondante à Rome, Aïcha Abdeslem Bien que l'UE ait décidé d'ouvrir ses frontières à une quinzaine de pays dont l'Algérie, l'Italie appliquera des mesures restrictives unilatérales en imposant une quarantaine de deux semaines à tous ceux qui proviennent des pays ne faisant pas partie de l'espace Schengen. Les autorités italiennes estiment que laisser entrer des voyageurs provenant de pays non-européens mettrait en péril les grands efforts consentis jusque-là pour contenir et isoler le virus Covid-19. Outre les contrôles aux frontières, les autorités vérifieront également, au niveau des hôtels, la présence de touristes provenant de pays hors espace Schengen. L'Union européenne a rendu publique une liste de 14 pays situés hors de la zone Schengen et dont les ressortissants seront autorisés, dès le 1er juillet, à entrer sur son territoire. L'Algérie, l'Australie, le Canada, la Géorgie, le Japon, le Monténégro, le Maroc, la Nouvelle-Zélande, le Ruanda, la Serbie, la Corée du Sud, la Thaïlande, la Tunisie et l'Uruguay. Par contre la Chine a été insérée sous réserve de réciprocité. Mais le règlement européen ne peut empêcher les pays membres de prendre des mesures spécifiques pour blinder leurs frontières aux non-Européens. À ce propos, le ministère de la Santé italien a décrété que les citoyens des pays ne faisant pas partie de la zone Schengen et les Italiens de retour de ces pays devront se soumettre à un isolement préventif de deux semaines. «L'Italie opte pour la prudence et maintient en vigueur l'isolement préventif et la surveillance sanitaire pour tous les citoyens provenant de pays hors Schengen. Cette mesure s'appliquera également aux pays de la liste verte établie par l'UE», a affirmé le ministre de la Santé Roberto Speranza. Les Etats-Unis, la Russie, le Brésil et l'Inde sont exclus de cette liste, vu la situation complexe de la pandémie dans ces pays. Les autorités italiennes refusent de se laisser aller à une ouverture tous azimuts qui pourrait compromettre les résultats obtenus grâce à un confinement long et strict qui a vu les Italiens pratiquement assignés à résidence, pour presque trois mois. La péninsule a payé un lourd tribut au coronavirus avec 34 767 personnes décédées et 240 580 patients atteints du Covid-19. Une économie très compromise et un tourisme atteint de plein fouet dans ses recettes. Conséquences que l'Italie devra affronter progressivement et patiemment. Mais les autorités ne sont pas favorables à un optimisme qui pourrait relancer de nouvelles vagues de contagion. Les précédentes avaient mis en grandes difficultés un système sanitaire, pourtant parmi les meilleurs au monde. Les Italiens pourront passer d'agréables vacances dans l'un des merveilleux sites balnéaires de la péninsule ou chez leurs voisins européens de l'espace Schengen sans subir aucune mesure restrictive. A. A.