La pandémie semble hors de contrôle dans la wilaya de Sétif. Au point que les autorités décident de reconfiner certaines régions en raison d'une hausse des contaminations au nouveau coronavirus. En effet, un confinement partiel sera imposé à compter de ce mercredi, de 13h au lendemain 5h, dans 18 communes de la wilaya de Sétif, et ce, pour une durée de quinze jours, dans le cadre du renforcement des mesures préventives contre la propagation du Coronavirus, a indiqué mardi un communiqué du ministère de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire. Cette mesure, décidée conséquemment à l'évolution de la situation épidémiologique au niveau de cette wilaya, concerne les communes de Sétif, Aïn Arnat, Aïn Abassa, Ourissia, Aïn Oulmène, K'sar El Abtal, Guellal, Aïn Azel, Aïn Hd'jar, Bir H'dada, El Eulma, Bazer Sekhra, El Guelta Ezzerka, Bougaâ, Aïn Roua, Beni Oussine, Baida Bordj (Centre) et Aïn K'bira, précise la même source. «Nous avons décidé de confiner dix-huit communes, sur la base de données qui confirment une croissance très importante du nombre de contagions de Covid-19 », avait déclaré le wali de Sétif, Mohamed Belkateb, lors de la réunion de la commission de wilaya de prévention et de suivi de la pandémie, tenue hier mardi au siège de la wilaya. Notons que le déconfinement précoce de la wilaya de Sétif opéré après l'Aïd, alors que la diffusion du coronavirus n'était toujours pas maîtrisée, a conduit la région à un rebond majeur de l'épidémie qui fait craindre le pire aux autorités sanitaires. Le contraste est frappant : alors que certaines wilayas du pays sont parvenues à maîtriser la vague pandémique à la faveur d'une très bonne gestion de la crise, la wilaya de Sétif, elle, est en plein rebond. 39 cas de contamination au coronavirus supplémentaires ont été enregistrés lundi à Sétif. Ce chiffre porte le bilan total à 1578 personnes infectées, parmi lesquelles plusieurs sont dans un état grave ou placées sous respirateur artificiel, des chiffres qui ne cessent d'augmenter. Concernant le nombre de décès pour la seule journée du lundi 6 juillet, des sources médicales font état de 4 morts alors que d'autres sources avancent le chiffre de 14 dont huit uniquement au niveau de l'hôpital d'El-Eulma. En effet, sur sa page Facebook, l'APC d'El-Eulma avait annoncé le décès, hier à l'hôpital Saroub, Kathir d'El-Eulma, de huit personnes originaires d'El-Eulma, Guelta Ezzerka, Guedjel, Belaâ et Bazer Sakhra, toutes atteintes du Covid-19. Alors, la pandémie est-elle hors de contrôle ? Apparemment oui.Depuis la fin du mois de Ramadhan, la courbe du nombre de nouveaux cas journaliers remonte en flèche et rien n'invite à l'optimisme selon des praticiens de la santé. Hôpitaux débordés, des patients de plus en plus nombreux et dans un état de plus en plus sévère, des tests impossibles, l'épidémie explose dans à Sétif. Depuis plusieurs jours, le Pr Nabil Mosbah, à la tête du service de réanimation du Centre hospitalo-universitaire Saâdna-Mohamed Abdenour se voit contraint de refuser quotidiennement une dizaine de patients atteints du Covid-19. Les lits de «réa» sont pris. «Et dès qu'un lit se libère parce qu'on doit déplorer un décès, on a à peine le temps de changer les draps qu'il est déjà réattribué», se désole le chef de service. «C'est la pire catastrophe sanitaire de l'ère moderne, insiste le praticien. A Sétif, la situation est hors-de-contrôle, on est dépassé.» La situation semble s'être emballée, les cas graves augmentant à toute allure. «Le nombre d'hospitalisation en réanimation, en augmentation constante, est particulièrement préoccupant. Les chiffres sont inquiétants, mais aussi le type de malades. Ils sont plus jeunes, et les malades graves augmentent de plus en plus vite», affirme un médecin du CHU. Imed Sellami