Le confinement partiel vient d'être durci dans la wilaya de Sétif, après une flambée des nouveaux cas du coronavirus. Les habitants de 18 communes, dont le chef-lieu de la wilaya et El Eulma, devront faire preuve de patience après la décision des pouvoirs publics de resserrer le confinement partiel qui sera imposé à compter d'aujourd'hui (mercredi 8 juillet), de 13h à 5 h le lendemain, dans le tiers des communes de la wilaya de Sétif et ce pour une durée de 15 jours, selon un communiqué du ministère de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire. «Cette mesure, décidée conséquemment à l'évolution de la pandémie dans la wilaya, concerne les communes de Sétif, Ain Arnat, Ain Abassa, Ourissia, Ain Oulmène, K'sar El Abtal, Guellal, Ain Azel, Ain Hd'jar, Bir H'dada, El Eulma, Bazer Sekra, El Guelta Ezzerka, Bougaa, Ain Roua, Beni Oussine, Baida Bordj (Centre) et Ain K'bira», précise la même source. L'arrêté du wali publié, hier, interdit totalement les activités commerciales et économiques ainsi que la circulation automobile. La wilaya de Sétif, qui est le 3ème foyer de propagation du coronavirus en Algérie, après Blida et Alger, a enregistré ces derniers jours une flambée fulgurante des nouveaux cas de coronavirus. Le bilan quotidien du lundi 6 juillet en cours révèle l'existence de 1.578 cas confirmés, 61 décès et 39 nouveaux cas. La décision des autorités sanitaires de durcir le confinement à Sétif est justifiée essentiellement par la progression inquiétante du coronavirus dans cette wilaya qui enregistre le taux d'incidence le plus élevé en Algérie après Blida avec 85,6 pour 100.000 habitants. La moyenne nationale est actuellement de seulement 37,4 pour 100.000 habitants, selon le ministère de la Santé. La wilaya de Sétif compte à elle seule 10% des cas confirmés en Algérie. Preuve de l'inquiétante progression du coronavirus à Sétif, le ministre de la Santé avait effectué une visite de travail, dans cette wilaya, au début de juillet en cours et lors de laquelle il a donné des instructions aux responsables locaux des services sanitaires de s'enquérir sur la prise en charge des malades du coronavirus. Cependant le ministre n'a pas caché son inquiétude après sa visite du CHU Saâdna Abdenour' à Sétif. Il l'a même manifestée face aux responsables de cet établissement hospitalier, dans une vidéo largement relayée par les réseaux sociaux. «Je ne suis pas rassuré» a-t-il lancé devant ces responsables. «On est venu pour vous assister et pour trouver des solutions, et je ne veux pas partir d'ici sans avoir trouvé des solutions», a-t-il ajouté. Le ministre a déclaré lundi que le retour au confinement sanitaire total «n'est pas à l'ordre du jour», précisant toutefois que cette mesure n'est pas totalement exclue et sera ciblée, dans les localités qui verront une «propagation importante» des cas de contamination au coronavirus. «Le retour au confinement sanitaire n'est pas à l'ordre du jour. Néanmoins, nous avons des instructions que si une wilaya, une commune ou une daïra enregistre une propagation importante du virus, représentant une menace sanitaire pour les citoyens, il n'est pas exclu que le Premier ministère opte pour un confinement ciblé dans des régions qui verront une progression importante des cas de contamination au coronavirus. Cela étant, nous ne souhaitons pas en arriver là», a déclaré le ministre. S'exprimant lors d'un point de presse, en marge de la cérémonie de réception d'un don de kits médicaux destinés aux malades atteints du coronavirus, au siège de son département ministériel, M. Benbouzid a indiqué qu'il n'encouragerait pas cette mesure ayant déjà été appliquée avant d'être levée. Tout en reconnaissant un «rebond des cas de contaminations en Algérie, à l'instar du reste du monde où la progression est beaucoup plus importante», M. Benbouzid a imputé cette situation à de «multiples raisons» dont notamment «le non-respect des mesures de précaution et de prévention», rappelant que «le nombre des affections évolue conséquemment à la multiplication du nombre de tests». «Ce qui nous préoccupe le plus, ce sont davantage les décès et, fort heureusement, nous enregistrons moins de cas qu'au départ où nous avions recensé 30 décès. Ceci, bien qu'on en soit aujourd'hui à plus de 400 contaminations/jour au Coronavirus. Aussi, nous œuvrons pour soigner nos malades afin de leur éviter qu'ils meurent du virus», a-t-il expliqué.