Même si les différents modes de contamination au Covid-19 n'ont pas encore tous été identifiés, la voie respiratoire n'est plus à démontrer. La transmission aéroportée de ce virus fait en effet partie des certitudes. Les scientifiques lancent plutôt une alerte sur une potentielle contamination par aérosol, notamment dans les lieux clos. Ils insistent ainsi sur l'importance du port du masque et l'aération des locaux. Rym Nasri – Alger (Le Soir) – La contamination au nouveau coronavirus par l'air ambiant dans les lieux clos est loin d'être une découverte. La transmission aéroportée du SARS-CoV-2, responsable du Covid-19, dans les espaces confinés, mal ventilés, a été confirmée dès les premiers mois de l'apparition de l'épidémie. Le virus se transmet par les mini-gouttelettes de salive provenant d'éternuements, de toux ou de postillons qui restent en suspension dans l'air. Finalement, celles-ci flottent dans l'air ambiant plus facilement qu'on ne le pensait, augmentant ainsi le risque de contamination. La vigilance s'impose donc dans les lieux clos. Mais les scientifiques alertent ces derniers jours l'Organisation mondiale de la santé (OMS) sur la possibilité d'une transmission du SARS-CoV-2 par des gouttelettes microscopiques, capables de rester en suspension dans l'air pendant plusieurs heures en raison de leur légèreté. Ils estiment que ce virus se transmettrait également par l'air expiré contenant des gouttelettes beaucoup plus petites aux personnes l'ayant inhalé. Selon eux, cette contamination pourrait se produire en parlant ou en expirant de l'air lors de la respiration, surtout si les personnes ne sont pas protégées par un masque. En effet, l'OMS a reconnu que des preuves émergeaient sur la transmission par l'air du Covid-19, après qu'un groupe de 239 scientifiques internationaux eut alarmé sur ce mode de contagion. Le Dr Mohamed Bekkat Berkani, président du Conseil national de l'Ordre des médecins algériens et membre de la Commission scientifique pour le suivi de l'évolution du Covid-19, précise que les gouttelettes de salive projetées par la toux et l'éternuement, ainsi que celles des postillons, sont des particules de différentes tailles qui restent dans l'air, en particulier dans un endroit clos plus que dans un endroit aéré. «Elles ne tombent pas si facilement et restent dans l'air pendant longtemps», dit-il. Et de rappeler des études américaines qui ont montré que ces gouttelettes pourraient rester en suspension dans l'air dans un endroit clos pendant deux heures. «Avec le flux d'air de la climatisation, les plus fines de ces gouttelettes sont projetées et dispersées dans l'espace fermé. Mais dans la rue, il n'y a aucun problème, à moins que quelqu'un, à moins d'un mètre, vous tousse ou vous éternue au visage. Dans ce cas-là, vous avez une impaction directe», explique-t-il, avant de souligner l'importance du port du masque pour parer à la propagation du virus. Ry. N.