Plusieurs cadres ont été installés dans leurs nouvelles fonctions au ministère de la Culture. A l'instar d'autres changements survenus récemment, cela renseigne sur une volonté manifeste de la nouvelle ministre de renouveler son staff. Les changements de responsables au sein des différents organismes du ministère de la Culture se poursuivent à un rythme soutenu depuis plusieurs semaines. Nommée en janvier 2020 dans le gouvernement Tebboune, Malika Bendouda a procédé à l'installation de nombreux nouveaux cadres au sein de son département, à commencer par le choix du dramaturge, écrivain et journaliste Hmida Ayachi devenu son conseiller personnel. Mais depuis un mois, les nouvelles nominations affluent à une cadence accélérée. Les dernières en date : l'installation jeudi dernier du chercheur et critique de théâtre Mohamed Boukerras à la tête de l'Institut supérieur des métiers des arts du spectacle de l'audiovisuel (ISMAS). Bendouda a souligné à cette occasion la nécessité de «rehausser le niveau de la formation» au sein de cette école qui, rappelons-le, a traversé plusieurs crises de gestion depuis les vingt dernières années dont le fameux mouvement de protestation des étudiants en 2013, lesquels ont notamment recouru à la grève de la faim. Le même jour, jeudi 9 juillet, la ministre installait le comité d'évaluation des œuvres concourant au prix Ali Maâchi pour les jeunes créateurs. Présidé par l'universitaire et homme de théâtre Abdelhalim Bouchraki, ce comité compte douze membres dont la poétesse et écrivaine Djamila Talbaoui, le calligraphe Tayeb Laïdi, le producteur et cinéaste Mounès Khemmar, le comédien Tahar Zaoui. La responsable du secteur les a exhortés à «renoncer aux méthodes conventionnelles dans l'évaluation des œuvres, soulignant la nécessité de mettre en place de nouveaux concepts et d'apporter des propositions pour la relance de la créativité artistique en Algérie, en encadrant les jeunes talents». Pour rappel, le prix Ali Maâchi est un héritage de l'ancien président Abdelaziz Bouteflika qu'il a créé en 2008. Par ailleurs, la ministre a également procédé à l'installation mardi dernier du directeur du TNA Mohammed Yahiaoui à la tête de la commission spécialisée d'aide aux arts et aux lettres ; une instance composée de quinze membres et chargée d'examiner les demandes d'aide et de subventions de projets de théâtre, de musique, d'arts plastiques et de création littéraire. Enfin, le Conseil national des arts et des lettres (CNAL) a désormais un nouveau président : Mohamed Sari, écrivain et traducteur, qui se chargera aux côtés de treize autres membres dont le dramaturge Ziani Cherif Ayad, de «remettre les affaires du CNAL en ordre», a-t-il déclaré. Ces nombreux changements sont-ils l'expression d'une quête de nouveau souffle et de compétences réelles ou d'un simple ménage au sein du département de Malika Bendouda ? S. H.