La Commission nationale sahraouie des droits de l'Homme (Conasadh) a appelé la Commission africaine des droits de l'Homme et des peuples à une action urgente pour faire libérer tous les prisonniers civils sahraouis détenus illégalement dans les prisons marocaines. Le président de la Conasadh, Abba Al-Hussein, cité mercredi par l'agence de presse sahraouie (SPS), a informé les participants aux travaux de la 66e session de la Commission africaine des droits de l'Homme et des peuples, tenue mardi par visioconférence, sur «les efforts de l'Etat sahraoui depuis le début de la pandémie du Covid-19, à travers une série de mesures de précaution et de prévention», mettant en exergue «l'implication des citoyens sahraouis dans l'application stricte de ces mesures». Il a également saisi l'occasion pour féliciter «l'Algérie pour sa solidarité multiforme» envers le peuple sahraoui, rappelant «l'aide humanitaire fournie par l'Algérie pour la construction d'un hôpital de campagne dans les camps de réfugiés sahraouis». Le responsable sahraoui a exprimé la préoccupation de son organisation face au danger que représente la propagation du coronavirus dans les territoires occupés de la République sahraouie, qui menace la vie de la population sahraouie vivant sous occupation, en particulier dans les établissements pénitentiaires du Maroc. M. Al-Hussein a tenu «l'Etat marocain, pleinement responsable de la vie des prisonniers civils sahraouis», appelant la Commission africaine des droits de l'Homme et des peuples «dans le cadre de son mandat à intervenir d'urgence pour mettre fin aux souffrances des prisonniers civils sahraouis afin de les protéger et de les faire libérer». A ce propos, il a affirmé la nécessité de mettre en œuvre la décision prise par le Conseil exécutif de l'Union africaine «Résolution EX.CL/Dec.775 (XXIII) et EX.CL / 1164 (XXV)», qui appelle la Commission africaine des droits de l'Homme et des peuples, dans le cadre de sa mission, à exécuter la décision et à visiter les territoires sahraouis occupés pour enquêter sur la situation dans ces territoires sous occupation marocaine. Récemment, le Front Polisario a appelé à New York à étendre le mandat de la Minurso à la surveillance des droits de l'Homme, affirmant que la mission onusienne ne doit pas faire exception à cet égard. «Bien que le Conseil de sécurité inclue une composante droits de l'Homme dans les mandats des opérations de paix depuis 1991, la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso) reste une exception à cet égard"», a déploré le Polisario dans un communiqué diffusé à New York à l'occasion d'un débat au Conseil de sécurité sur les opérations de paix et les droits de l'Homme. Le Front Polisario a souligné qu'après 29 ans de déploiement, la mission créée en 1991 pour veiller à l'organisation d'un référendum au Sahara Occidental, a failli non seulement à son mandat initial mais aussi à la protection des droits humains des civils sahraouis dans les territoires occupés.