À quelques jours de la réunion du Conseil de sécurité des Nations unies sur le Sahara occidental, la Commission nationale sahraouie pour les droits de l'Homme (Conasadh) a réitéré son appel en direction de la communauté internationale pour libérer "immédiatement" les 13 prisonniers politiques en grève de la faim depuis le 1er mars dernier. Lors d'une conférence de presse organisée, hier, au Centre d'information sahraoui, par l'ambassade de la Rasd à Alger, Abba Lhaisen a appelé à la "libération immédiate" des détenus du groupe Gdeim Izik, en insistant sur la détérioration de leur état de santé. Accompagné du nouvel ambassadeur sahraoui, Bouchraya Hamoudi Sidina, l'intervenant a également mis en garde contre les conséquences de "la situation alarmante" de ces prisonniers, imputant la responsabilité en premier lieu à l'occupant marocain. "Nous revendiquons leur libération immédiate, car ils n'ont commis aucun délit", a déclaré M. Lhaisen, rappelant au passage que les 13 prisonniers sahraouis sont "un cas parmi les autres cas liés aux violations des droits humains". Il s'est aussi demandé "pourquoi le Maroc juge ce groupe de militants sahraouis civils devant un tribunal militaire", notant plus loin que le Sahara occidental est "un territoire sous la responsabilité des Nations unies" via "la présence" de la Mission de l'ONU pour un référendum au Sahara occidental (Minurso). Suite aux manifestations pacifiques de Gdeim Izik, en novembre 2010, les détenus sahraouis avaient été condamnés à 20 ans de prison, en 2013, par un tribunal militaire, pour leur position en faveur du droit à l'autodétermination du peuple sahraoui. Ils avaient alors contesté la légitimité du tribunal militaire, tout en condamnant les violations des droits de l'Homme et les crimes commis par le Maroc contre les citoyens sahraouis. Incarcérés dans la prison de Salé, au Maroc, ils ont entamé une grève de la faim ouverte, le 1er mars 2016, pour protester contre leur détention arbitraire qui dure depuis plus de 5 ans. Hier, le président de la Conasadh a exhorté la communauté internationale à soutenir les 13 prisonniers politiques en grève de la faim et à faire pression sur le Maroc pour les libérer, afin de sauver leur vie. Il a également fait savoir que la partie sahraouie "n'a jamais cessé" de demander à ce que "la Minurso fonctionne comme toutes les autres missions de l'ONU", revendiquant ainsi l'élargissement de ses prérogatives à la protection de la population sahraouie. Pour Abba Lhaisen, la France est "la première" à bloquer le projet de protection des droits humains, en usant de son statut de membre permanent au Conseil de sécurité. D'ailleurs, le responsable sahraoui a saisi l'occasion pour "appeler la France à défendre au moins la légalité internationale", comme il a appelé la communauté internationale, surtout le Conseil de sécurité, à "adopter cette fois une résolution sur l'élargissement du mandat de la Minurso pour superviser les droits de l'Homme au Sahara occidental". Hafida Ameyar