Par Amine Kherbi(*) La crise multidimensionnelle que vit l'Algérie depuis plusieurs années est une réalité incontournable dont on ne peut faire abstraction, surtout à un moment où l'impact de la pandémie du coronavirus a focalisé la recherche et les discours sur l'approche systémique et la gestion du risque international. Cette crise sanitaire majeure a également agi comme un révélateur des déséquilibres, des ambiguïtés et des incertitudes liées au changement brutal de repères. Nous passons en effet d'un monde simple et manichéen à un monde complexe et incertain avec ses nouveaux enjeux et défis. Dans ce contexte, toute crise est difficilement gérable. L'élaboration de stratégies alternatives afin de réduire les inégalités et de donner plus d'humanisme à la société requiert des politiques publiques viables, une vision globale et une démarche prospective. Le moindre recul nous apprend à cet égard que les questions dont nous débattons aujourd'hui sont la résultante de multiples évolutions qui débouchent sur les réalités actuelles du monde. Il en est ainsi de la recherche d'un nouveau cadrage des priorités, d'un équilibre stable et surtout d'un mode de régulation novateur. Il faudra donc surmonter l'inertie, la routine et le blocage des transformations structurelles. À l'heure où il n'est pas suffisant de référer l'action politique à la configuration de l'espace public, il convient de souligner l'importance du rôle de la société civile dans la promotion du changement et de la maîtrise des risques. L'expérience algérienne De tous les débats sur la transition systémique, nous doutons qu'il y en ait un qu'on a suivi avec plus d'intérêt que celui du groupe Algérie 2005 mis en place par le Haut-Comité d'Etat en 1993 pour élaborer une stratégie de développement pour le pays. Je pris une part active aux travaux de ce groupe comme membre du conseil scientifique et président de la cellule «environnement externe». Dans un document de position sur les conditions externes de la transition systémique en Algérie, je soulignai l'importance que revêt l'amorce d'un cercle vertueux, politique et économique, favorisant un processus ordonné compatible avec nos besoins de sécurité et nos objectifs de développement.(1) Mais il était inéluctable que certains aspects relatifs au contenu de la transition eussent été sinon négligés du moins imparfaitement développés. J'ai à nouveau considéré cette problématique dans mes écrits récents sur la situation interne de notre pays pour les présenter à la lumière des enseignements tirés de l'expérience du début des années 90 afin d'assurer la cohérence de la politique extérieure et de sécurité ainsi que la viabilité et la globalité des programmes de renouvellement des bases de la croissance.(2) L'idée m'est donc venue d'engager le lecteur sur la voie de ces parallèles en lui proposant un cadre conceptuel et une démarche pragmatique lui permettant de démêler l'écheveau des diverses questions liées à ce débat et d'autres qui lui sont connexes, notamment la construction de la sécurité économique et la restructuration des rapports internationaux dans le contexte de la transition historique que vit le monde de l'après-guerre froide. Aujourd'hui, il est nécessaire d'aller plus loin pour étudier les véritables mécanismes des transformations socioéconomiques et politiques, les processus de décision, les changements de rapports de force et les comportements des principaux acteurs. Il s'agit d'explorer la nouvelle dimension des facteurs socioculturels et institutionnels dans le contexte d'une crise imprévue et d'accompagner les changements de cap que produisent les inflexions des orientations politiques afin d'en tirer parti pour repenser notre politique extérieure et de sécurité et notre stratégie de développement. À l'évidence, l'Algérie doit compter avec des contraintes extérieures face auxquelles sa marge d'action en matière budgétaire, financière et technologique est limitée. D'où les difficultés que notre pays éprouve à diversifier son économie pour créer les bases d'une industrie non liée au pétrole. C'est le défi d'un développement authentique qu'il faudra donc relever en misant sur un renouvellement de la croissance fondé sur les énergies renouvelables, l'industrie des services, l'agriculture intelligente et un plus grand recours aux technologies de l'information et de la communication. L'impact du progrès technique sur la croissance et l'emploi requiert de la créativité, indispensable à l'innovation, laquelle nécessite une interdépendance constante et organisée entre la technologie et le marché. La faculté de s'adapter structurellement devient une condition importante du succès économique. L'interconnexion croissante de l'économie conduit en effet à d'importants gains de productivité dans la production de biens et de services. Dès lors, en dépit de l'exclusion de notre pays de la nouvelle division internationale du travail fondée sur les ressources cognitives, sa capacité de résilience réside dans la mise en réseau de son économie et de son aptitude à résoudre les problèmes d'apprentissage et d'organisation grâce à la maîtrise des savoirs et des pratiques de la nouvelle économie. Aussi, en l'absence d'un effort délibéré en matière d'action économique extérieure, la révolution technologique en cours risque-t-elle d'accroître les difficultés de rattrapage et le coût social du gigantesque effort d'adaptation à faire. Il y a donc un impératif de préparer la transition vers l'économie de la connaissance en ayant recours à une diplomatie créative et active résolument au service du pays. C'est ainsi que nous serons en mesure d'assurer la cohérence nécessaire à notre action extérieure afin de réduire notre vulnérabilité, d'atténuer l'impact de nos dépendances structurelles et de conférer une dimension stratégique à notre relation au monde. Plaidoyer pour la cohérence La transition systémique fait partie de ces périodes charnières du passage d'une économie planifiée ou administrée à une économie ouverte basée sur l'exercice effectif de la concurrence. Même si les avis divergent sur son contenu, le rythme à suivre et la manière de procéder, tout le monde s'accorde sur l'importance de la cohérence du processus et sur ce qui doit être changé pour que la transition soit réussie. Cependant, celle-ci ne peut développer son efficacité que dans le cadre d'institutions viables indispensables à son fonctionnement et à son nécessaire redéploiement pour se rapprocher des normes des économies de marché. Pour autant, faudrait-il que le pays en transition s'adapte à la nouvelle situation tout en évitant une croissance économique sans précaution. Cela suppose une périodisation qui recoupe les horizons temporels spécifiques à chaque étape de la gestion de la transition et un mode d'articulation des contraintes politiques et économiques du processus. De fait, en raison de ses répercussions politiques, économiques et sociales, la gestion de la transition systémique requiert un large consensus autour de l'approche, des orientations de programmation et des modalités de relance de la croissance. D'où l'importance du politique dans l'explication de l'organisation des activités économiques et de la capacité d'adaptation comme base d'une stratégie de développement durable. C'est pour cette raison qu'il convient de mettre en garde contre les dangers de la logique du «tout ou rien» et de l'improvisation en matière de politique extérieure. Saisissons donc les chances qui nous sont données de valoriser nos atouts en essayant de raisonner sur les aspects stratégiques du développement économique en temps de crise. Dans l'immédiat, il faudra restaurer la confiance des entreprises, des investisseurs et de nos partenaires économiques en créant un environnement propice au rétablissement des équilibres macroéconomiques et susceptible de favoriser des solutions aux problèmes de la balance courante. L'objectif devrait être d'encourager la relance de la croissance et les progrès vers l'intégration économique en cohérence avec des politiques économiques globale et sectorielle rénovées et adaptées, conformes à nos intérêts permanents. Il s'agira de tirer les leçons de la crise multidimensionnelle des années 90. Si les risques ont sans doute été exagérés, il reste que la dernière décennie du XXe siècle a été la période la plus difficile qu'ait connue notre pays depuis son indépendance. Ce fut la première fois que le mouvement vers le progrès a été brutalement cassé. À l'aggravation des déséquilibres intérieurs et extérieurs, qui affectent l'économie, les mécanismes du creuset institutionnel se sont soudainement grippés entraînant des dysfonctionnements au sein de la société. La stagnation de la croissance économique, le poids écrasant du fardeau de la dette extérieure, l'augmentation du chômage, l'accentuation de l'exode rural et la prolifération de l'habitat précaire dans les villes sont les marques les plus visibles de cette dégradation. Celle-ci fut d'autant plus sensible que, dans le même temps, les contraintes des programmes d'ajustement structurel ont déclenché des facteurs perturbants, créé de nouvelles exigences et de nouveaux rapports entre les acteurs économiques alors que les caractéristiques de l'économie algérienne ne lui donnaient pas les moyens de s'ajuster spontanément. Dès lors, sans fixer des repères solides, l'objectif de redressement national apparaissait-il lointain et peu mobilisateur à un pays paralysé par la montée de l'insécurité. Le développement de la violence du terrorisme a en effet mis à mal la cohésion sociale, ébranlé les fondements de l'Etat et menacé l'existence même de la nation. Durant cette décennie, malgré l'organisation d'une conférence de consensus national sur la période de transition et la concertation entre les différents acteurs nationaux pour trouver une solution institutionnelle à la crise, la pratique de la démocratie n'a pu s'affranchir des pesanteurs du débat et de la contradiction. Un pays à la croisée des chemins Cette conférence, qui adopta une plate-forme portant consensus national en janvier 1994, apparut comme un point d'arrivée ou plutôt une étape d'une transformation complexe. Ce qui explique l'hétérogénéité du processus de transition et les problèmes croissants auxquels était confronté un pays à la croisée des chemins. Alors que c'est à une nouvelle vision de l'avenir qu'il fallait se référer pour mieux appréhender les contraintes du présent, la voie de développement choisie n'a pas permis de valoriser nos atouts humains et géostratégiques ni favorisé le réapprentissage de l'Etat. Le pari de la rénovation a été perdu et l'impuissance politique guettait l'Algérie. Nous avions affaire à une réalité tenace. Notre pays était devenu l'échiquier sur lequel une lutte singulière pour le pouvoir s'est jouée, laquelle a causé des dégâts considérables à l'architecture institutionnelle, entraîné une gestion chaotique de l'économie nationale et exacerbé les tensions au sein d'une société déjà fragilisée par l'extrémisme violent et les dévastations liées aux luttes pour le contrôle politico-mafieux des richesses convoitées par des oligarchies parasitant un appareil d'Etat lui-même parasitaire. Ce qui a laissé en friche les atouts majeurs de développement que sont l'éducation, la santé, la qualité des services publics et l'investissement productif nécessaire aux infrastructures adéquates d'une économie vigoureuse. Force est de constater que les enseignements de la période critique des années 90 n'ont pas été tirés afin de conforter les initiatives vers une plus grande cohésion sociale et une accélération du processus démocratique. Entamée à partir de 1989 avec l'ouverture politique et le multipartisme, la démocratisation est la conséquence de la crise du capitalisme d'Etat en Algérie dont les principaux rouages ont été le rôle central de l'Etat-parti et de la bureaucratie comme système d'organisation. Les libertés individuelles et collectives, réduites à de vaines apparences, furent sacrifiées à la volonté d'une gestion bureaucratique de l'économie et d'une prétendue justice sociale. Or, les fruits de la croissance ont été mal répartis. Le partage des gains a été négocié principalement avec un syndicat exerçant un monopole dans un pays où n'existent pas de structures sociales intermédiaires exprimant les demandes des différents groupes. Par ailleurs, le clientélisme, qui a pour corollaire la corruption, a entraîné la négation des droits économiques et sociaux, généré le ressentiment social et favorisé l'accroissement des inégalités. La viabilité de la démocratie, qui dépend de la manière de donner un sens nouveau à la politique de cohésion, va désormais exiger plus de la politique afin de placer les objectifs sociaux au centre de la politique économique. Cependant, faute d'un cadre institutionnel favorisant le contrôle de l'exécutif et l'émergence de contre-pouvoirs, l'évolution du processus politique est devenue difficile à gérer. L'Etat, perçu comme un dispensateur, de plus en plus bureaucratique et de moins en moins démocratique, perd la capacité d'initiative pour choisir ses moyens et ses fins. Cela a conduit à l'impasse institutionnelle et constitutionnelle à l'origine de la crise actuelle. C'est donc l'échec collectif à prendre en considération la dimension multidimensionnelle de la crise que nous vivions qui a constitué le ferment majeur du déficit démocratique et de l'instabilité économique. D'où la persistance des inégalités socio-spatiales, des déséquilibres écologiques et l'archaïsme de l'appareil de production qui font que le progrès reste lent. Il est en effet durement entravé par une bureaucratie à vocation normative et des politiques publiques inefficaces à rebours de la volonté de construire une Algérie nouvelle. L'Etat se trouve confronté à une situation paradoxale. Il s'efforce de faire face aux défis et d'accompagner les efforts de la nation mais n'arrive pas encore à formuler une stratégie alternative viable à l'impasse politique, économique et sociale actuelle. Maîtriser les risques et les enjeux du changement Comme au début des années 1990, nous avons des difficultés à prendre la véritable mesure de ces bouleversements complexes afin de faire face à une situation inédite, reflet d'une époque qui, dans l'incertitude, ne constitue pas un moment simple du devenir historique. Or, pour maîtriser les risques et les enjeux du changement dans un contexte de crise sanitaire grave due à la pandémie de coronavirus et ses répercussions sur la situation économique et sociale du pays, la volonté politique est nécessaire pour trouver une démarche appropriée favorisant un nouveau sentier de croissance pour redresser une situation profondément dégradée. Nous traversons, une nouvelle fois, une période où se produit un décalage entre la vitesse du progrès technique et notre faculté d'anticiper les nouveaux besoins individuels ou collectifs qui fourniraient les nouveaux gisements d'emplois. L'efficacité du résultat sera tributaire du choix stratégique et de la manière dont le pays trouvera sa véritable identité économique au plus près de ses structures et de ses réseaux sociaux sur lesquels pourra s'ancrer l'économie. L'essentiel est de bien cerner les problèmes et de faire l'effort d'observer les mutations de la société. À terme, la diversification des services et le développement de l'économie numérique dessinent une transformation fondamentale qui résulte de l'intégration des biens dans les services. Le fonctionnement de nos entreprises est devenu inconcevable sans les TIC. L'intégration de leurs propres fonctions dans l'espace et dans le temps ainsi que l'amélioration de l'environnement des affaires doivent être au diapason des nouvelles formes d'organisation économique et sociale. En Algérie, comme dans le reste du monde, on assiste à un essoufflement de l'Etat. Voilà pourquoi nous devons nous efforcer de découvrir notre vraie image en prenant toute la mesure du défi auquel nous sommes confrontés. Il va falloir également réinventer notre manière de vivre en anticipant une catastrophe incertaine. Ce qui rend donc nécessaire la mise en place d'un nouveau cadre de compréhension favorisant notre capacité à concevoir et à développer des systèmes d'interprétation qui rendent la vie sociale intelligible et acceptable permettant d'agir efficacement en temps de crise. De ce point de vue, la participation des citoyens aux affaires de la cité est indispensable à la légitimité du pouvoir comme forme aboutie de la vie démocratique. Il s'agit d'affirmer que la collectivité est la source de l'autorité politique et qu'elle en constitue aussi le but. En effet, le consentement du peuple est important dans la mesure où il est le critère qui fait la différence entre autoritarisme et service du bien commun. L'intérêt général doit dès lors être façonné par les négociations multiformes et permanentes de la gouvernance. Cela suppose une construction de la régulation selon un ensemble de normes et de pratiques posant des contraintes susceptibles d'interprétations ouvertes. Mais la conscience claire des intérêts communs requiert l'instauration de débats sur les thèmes majeurs de la société et la formulation de propositions orientées vers l'action qui prennent en considération les attentes de la population en matière de droits et libertés, de sécurité et de développement. Nous assistons en effet à un débordement du social qui pose un problème politique et oblige les pouvoirs publics, les responsables politiques et les acteurs de la société civile à réagir en ayant en vue une nouvelle articulation du politique, de l'économique et du social selon des formes à construire afin de faire face aux défis des ruptures. La maîtrise des risques est à ce prix. Encourager le débat sur la transition démocratique Une attention particulière doit être portée par les pouvoirs publics à l'organisation de la mobilité sociale ascendante. Aussi, le principe d'équité doit-il désormais aller au-delà de l'égalité des chances. Une société menacée par le fractionnement social ne doit pas laisser s'affaiblir les acteurs de la société civile mais au contraire reconnaître leur rôle et les laisser innover sur le terrain pour répondre efficacement aux problèmes qu'ils rencontrent. Or, aucune autorité compétente de l'Etat et aucun débat collectif n'ont tenu compte des discussions et des échanges qui ont eu lieu sur ces questions et bien d'autres. Nous avons donc besoin de remettre le débat sur la transition démocratique au cœur de nos préoccupations et de notre action afin de donner sens aux efforts valorisant les atouts de l'Algérie. Les signes actuels du changement sont-ils suffisants pour amorcer une étape décisive de la politique de renouveau ? Tout est possible. À cet égard, l'expérience du Hirak, phénomène complexe et protéiforme, est instructive pour ce qui concerne les dynamiques sociétales. En effet, ce mouvement populaire du 22 février 2019, qui prône la mise en place d'institutions fortes concordant avec de nouvelles formes de gouvernance démocratique, constitue la première forme jugée viable d'une intervention de la société dans le champ politique : une sorte d'éphorat moderne dans le cadre de l'Etat de droit. L'initiative de ce mouvement est un acte de ce temps. Cependant, la situation algérienne n'a rien d'exceptionnel sur ce point en ce début du XXIe siècle. Comme dans d'autres pays, malgré la dépolitisation, le regain de l'activité citoyenne marque un nouveau rapport à la chose même du politique. Dans ce contexte singulier où les attentes sont traversées par des bouleversements particulièrement instables et difficiles à saisir, le politique a de plus en plus mal à trouver ses marques, les acteurs de la société civile sont désemparés face à l'aléatoire et les structures bureaucratiques, inefficaces, n'arrivent pas à s'adapter pour innover et s'engager à communiquer autour des questions cruciales relatives au système de gouvernance. Il faut tout de même rappeler que l'enjeu politique est de faire comprendre que notre avenir se jouera autour de l'approfondissement sociétal, de l'idéal démocratique, de la justice sociale et de la solidarité. Le mouvement est la clé de résolution des crises. Aussi, une vision de la démocratisation comme processus d'un système politique doit-elle être fondée sur les principes organisateurs de la vie commune confortant les droits à la liberté, à l'équité, à la libre expression, à la dignité et à la sécurité. Et ceci, qui est d'une grande conséquence sur la stabilité, la sécurité et le développement du pays, doit modifier notre façon de penser l'avenir de l'Algérie. A. K. (*) Diplomate de carrière, ancien ministre délégué aux Affaires étrangères et ambassadeur dans plusieurs pays. En 1994, il a présidé le groupe d'experts sur la protection de l'économie nationale et en 2002 le comité interministériel sur l'action extérieure de l'Algérie. 1) Cf. Eléments de réflexion sur les conditions externes de la transition systémique en Algérie, Alger, septembre 1993 et Pour une politique de sortie de crise : la gestion stratégique du développement industriel et commercial, Alger, novembre 1995. 2) Voir mes contributions parues dans Le Soir d'Algérie : 27-04-2019, 13-08-2019, 31-12-2019, 26-02-2020, 16-03-2020, 23-04-2020.