Environ un million de personnes aux �tats-Unis apprennent chaque ann�e qu'elles souffrent d'un trouble cognitif l�ger (TCL), une zone grise qui se situe quelque part entre la d�t�rioration naturelle de la m�moire due au vieillissement et la maladie d'Alzheimer. De plus en plus de techniques sont toutefois maintenant mises � l'essai pour tenter de d�terminer quels patients souffrant d'un TCL sont � risque de souffrir d'une d�mence plus tard, et lesquels peuvent dormir sur leurs deux oreilles. Plusieurs m�decins piaffent d'impatience. Une �tude publi�e la semaine derni�re dans le journal m�dical Neurology a r�v�l� que 70 % des neurologues ont prescrit des m�dicaments contre la maladie d'Alzheimer � des patients souffrant d'un TCL, dans l'espoir de voir ces produits freiner leur d�t�rioration. Il s'agit d'un pourcentage �tonnamment �lev�, compte tenu que rien ne d�montre l'efficacit� de ces m�dicaments chez de tels patients. De plus, une autre �tude publi�e cette semaine par des chercheurs belges dans le journal Archives of Neurology a d�montr� qu'une ponction lombaire peut permettre de d�celer des prot�ines associ�es � la maladie d'Alzheimer, et donc de d�terminer potentiellement qui est � risque et qui ne l'est pas. Pendant ce temps, les preuves s'accumulent pour d�montrer que la maladie d'Alzheimer commence � ravager le cerveau au moins dix ans avant l'apparition des premiers sympt�mes. Un diagnostic pr�coce est donc de grande importance pour permettre aux m�decins de limiter les d�g�ts. La premi�re �tape consiste donc � d�terminer chez quels patients un TCL est pr�curseur de la maladie d'Alzheimer. Parmi les nouvelles armes qui se profilent � l'horizon : un examen exp�rimental gr�ce � la tomographie par �mission de positons, qui permet de d�tecter une accumulation de b�ta-amylo�de dans le cerveau, un probl�me li� � l'apparition de la maladie d'Alzheimer. Le probl�me, pour l'instant, c'est que les r�sultats g�n�r�s par ces tests sophistiqu�s ne sont pas toujours fiables et que les m�decins ne savent pas encore comment les interpr�ter. Dans le cas de la ponction lombaire, par exemple, une diff�rence de 30 % dans la quantit� de prot�ines mesur�e pourra exister entre deux laboratoires. La pr�sence de b�t�-amylo�de n'est pas non plus garante de voir la maladie d'Alzheimer appara�tre. Des autopsies r�v�lent en effet que jusqu'� 25 % des personnes �g�es pr�sentent ces d�p�ts au cerveau, sans en ressentir d'effet n�gatif. Deux organismes am�ricains, l'Association am�ricaine de l'Alzheimer et le National Institute on Aging, ont r�cemment publi� un document pour aider les m�decins � diff�rencier le TCL de la maladie d'Alzheimer. La publication explique par exemple qu'un diagnostic de TCL n�cessite un bilan m�dical complet et des tests de m�moire. Le trouble cognitif l�ger est plus grave que perdre ses cl�s de temps en temps ou chercher un mot, mais pas grave au point d'interf�rer avec la vie quotidienne. Chez les patients atteints d'un TCL, ceux qui �prouvent une d�t�rioration de leur m�moire �pisodique � l'incapacit� � se rappeler de nouvelles donn�es � sont ceux qui sont les plus � risque de souffrir plus tard de la maladie d'Alzheimer.