Un véritable échec pour la Juventus et surtout pour son entraîneur Maurizio Sarri : au lendemain de l'élimination du club turinois par Lyon en Ligue des champions, le technicien italien se retrouve en première ligne pour répondre d'une saison globalement insuffisante. «Interdit de se rater !», titrait vendredi le quotidien sportif turinois Tuttosport. Mais la Juve s'est ratée et les critiques n'ont pas fini de tomber. Un an après être sortie dès les quarts de finale, la «Vieille Dame» regardera de loin le «Final 8» de Lisbonne mais l'élimination de cette saison est plus embarrassante encore que celle de l'an dernier. Elle arrive un tour plus tôt et, sans manquer de respect à l'OL, les observateurs italiens n'y voient pas les mêmes qualités qu'à l'Ajax Amsterdam de l'an dernier et n'imaginent aucun joueur lyonnais partir comme De Jong ou De Ligt à Barcelone ou à la Juve pour plus de 70 millions d'euros. Le premier visé après ce fiasco est Sarri, venu pour ajouter une touche d'esthétisme à une équipe qui gagnait toujours mais séduisait rarement. Le contrat n'a pas été rempli, avec un jeu collectif souffreteux toute la saison et, surtout, des résultats à la baisse, avec cette élimination précoce en C1, deux défaites en finale de Coupe et en Supercoupe et un scudetto décroché du bout des doigts au bout d'un Championnat conclu à un rythme de promu en souffrance. «Excellent match» Après le match de vendredi, Sarri a parlé, outre de l'arbitrage, d'un «excellent match» et d'un hypothétique «classement de la C1», dont la Juve serait «première ou deuxième avec six victoires, un nul et une défaite». Autant de déclarations interprétées, samedi, comme un manque de lucidité, voire comme l'inadaptation d'un homme à un contexte. «Sarri Out !», titre donc Tuttosport, reprenant le hashtag qui sur Twitter a accompagné toute cette saison le technicien toscan, guère aimé des supporters bianconeri. Le Corriere dello Sport passe lui au français pour dire «Adieu Maurizio» et la Gazzetta titre sur une «Nuit Noire» et cite dès sa Une les noms de Simone Inzaghi et Zinedine Zidane comme possibles successeurs, Mauricio Pochettino et Massimiliano Allegri étant d'autres options. «Un projet ne peut pas dépendre d'un seul match mais si la direction n'est pas convaincue à 100%, elle ne doit pas s'obstiner», estime également le quotidien aux pages roses. Cet avis fait écho aux déclarations post-match du président de la Juventus Andrea Agnelli, pas particulièrement rassurantes pour Sarri. Ronaldo le pilier «Le bilan est aigre-doux. ça a été une saison très difficile et nous avons obtenu un superbe résultat en remportant un neuvième Championnat d'affilée», a-t-il d'abord dit. «En Ligue des champions, c'est en revanche décevant. ça l'est pour nous, pour les joueurs et pour les tifosi. On va prendre notre temps et nous allons réfléchir à comment affronter la prochaine saison avec un enthousiasme renouvelé, qui doit nous permettre d'ambitionner toujours de gagner toutes les compétitions auxquelles nous participons», a-t-il ajouté. Le dirigeant turinois a aussi rappelé que la Ligue des champions n'était plus un rêve mais un objectif et il est bien évident que quand il a recruté Cristiano Ronaldo, le plan n'était pas d'empiler les scudetti et de tomber avant la haute altitude face à l'Ajax ou à l'OL. Economiquement non plus, l'élimination n'est pas une bonne nouvelle pour la Juventus, dont les comptes restent alourdis par l'opération Ronaldo et dont l'effectif aurait besoin d'un rajeunissement. Cette dernière obligation ne concerne pas le Portugais (35 ans), irréprochable et auteur de l'intégralité des sept buts inscrits par la Juve en phase à élimination directe depuis son arrivée. Le quintuple Ballon d'Or a dit qu'il resterait et son président l'a répété vendredi en le présentant comme «un pilier de la Juventus». Le pilier est solide, mais il y a de gros travaux de reconstruction autour. Programme des quarts de finale Mercredi 12 août Atalanta Bergame (ITA) - Paris SG (FRA) Jeudi 13 août RB Leipzig (GER) - Atlético Madrid (ESP) Vendredi 14 août Naples (ITA) ou Barcelone (ESP) - Bayern Munich (GER) ou Chelsea (ENG) Samedi 15 août Manchester City (ENG) - Lyon (FRA). *Tous les matchs auront lieu à partir de 20h (heure algérienne).