À l'instar des autres wilayas du pays qui ont souffert des mois durant d'un confinement qui se renouvelait chaque quinzaine, les citoyens de la wilaya de Bouira ont poussé un grand ouf de soulagement, après l'annonce d'un déconfinement progressif par le gouvernement. C'est l'euphorie ! Désormais, siroter une tasse de café entre amis autour d'une table, ou prendre un repas dans un restaurant est permis ! Cependant, chez les restaurateurs et autres cafetiers, c'est plutôt la prudence qui prévaut pour le moment. En effet, au niveau du chef-lieu, beaucoup de commerçants ont préféré attendre, surtout avec les conditions drastiques qui leur sont imposées pour le respect des mesures barrières et l'obligation de désinfecter tables et chaises après chaque service. Ces règles appelées à être respectées scrupuleusement, sous peine de se voir infligés une amende d'un million de centimes et même une fermeture immédiate pour une durée indéterminée, ont découragé plus d'un. Ces commerçants préfèrent alors patienter encore que de se voir sanctionnés par les contrôleurs de la Direction du commerce ou par la police qui sillonnent la ville pour veiller au grain. Même constat chez les transports de voyageurs. Hier dimanche, et pour la deuxième journée de déconfinement progressif, la gare routière était presque vide. Les bus interwilayas et intercommunaux ont refusé de reprendre du service, rejetant carrément les conditions qui leur sont imposées, comme le transport de 50% de voyageurs, la désinfection des fauteuils à chaque rotation, la mise à disposition des usagers du gel hydroalcoolique, l'interdiction aux usagers de monter sans bavette, etc. Selon plusieurs conducteurs que nous avons rencontrés récemment, même les prix du ticket devraient être revus à la hausse suite aux dernières augmentations du prix du gasoil et de l'essence. Une demande exprimée depuis le mois de mai mais restée jusque-là lettre morte. En attendant, même avec la reprise des lignes Bouira-Lakhdaria, ou encore Aïn-Bessem-Bouira, ce qui a soulagé un tant soit peu les citoyens de ces lointaines communes qui ont longtemps souffert du diktat des clandestins, qui exigent jusqu'à 1 000 dinars le déplacement vers le chef-lieu de wilaya ; la majorité des routiers campent sur leur position et demandent la levée des mesures sanitaires, qu'ils jugent draconiennes. Y. Y.