Le ministre de la Justice Belkacem Zeghmati, garde des Sceaux, vice-président du Conseil supérieur de la magistrature, a présidé, hier lundi, à Alger, la première session ordinaire de cette instance après dérogation du président de la République, président du Conseil supérieur de la magistrature, Abdelmadjid Tebboune. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - C'est donc M. Zeghmati qui a présidé cette réunion tant attendue qui intervient au lendemain d'un vaste mouvement dans le corps des magistrats, suite à la dérogation du Président Tebboune. Au cours de la session qui reste toujours ouverte, « le Conseil a étudié et approuvé, notamment, la nomination de deux magistrats, la mise en disponibilité de magistrats, le détachement de huit magistrats et la fin de détachement pour quatre autres », selon un communiqué de ce Conseil, précisant qu'il a délibéré sur d'autres points inhérents à la carrière des magistrats. À l'ouverture des travaux, auxquels a assisté la presse nationale, le ministre de la Justice a affirmé que « cette session se déroule dans une conjoncture particulière et un contexte national exceptionnel, où les priorités se bousculent et où les défis se multiplient ». Il a affirmé que le secteur de la justice doit être au-devant de toutes les autres institutions afin de « réaliser le changement escompté ». Il souligne que cette session se déroule dans un contexte marqué par les débats sur le rôle de premier plan que le Conseil supérieur de la magistrature doit jouer dans la réalisation de l'indépendance de la justice « grâce aux missions qui lui seront dévolues par le législateur dans la future Constitution ». Selon lui, cet aspect de la révision constitutionnelle, qui a bénéficié d'un large et sérieux débat entre les spécialistes, est la preuve de la place prestigieuse qu'occupe cette institution constitutionnelle au sein des structures de l'Etat. «Grâce à sa nouvelle conception dans le cadre des dispositions du projet de révision constitutionnel, le Conseil supérieur de la magistrature demeurera la haute structure de la pyramide du pouvoir judiciaire et la première chargée de l'encadrement et du suivi du parcours professionnel des magistrats», a-t-il souligné, ajoutant que ce Conseil restera « le principal garant des libertés, des droits et de l'imposition de l'autorité de la loi ». Pour lui, l'importance accordée au Conseil supérieur de la magistrature a fait que les avis et les propositions soient axés sur sa composante humaine, son organisation et son mode de gestion. Il a plaidé, dans ce contexte, pour le renforcement de l'immunité et l'indépendance du pouvoir judiciaire et consolider sa place afin de jouer son rôle dans « l'édification de la nouvelle Algérie ». K. A.