La Conférence nationale sur le plan de relance socio-économique, tant attendue par les opérateurs économiques surtout, s'est tenue hier au Centre international des conférences (CIC) sous la direction du chef de l'Etat, Abdelmadjid Tebboune. Les enjeux de cette rencontre sont de taille pour un pays piégé par la forte dépendance aux hydrocarbures et qui veut entamer une nouvelle ère économique. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Membres du gouvernement, à leur tête le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, représentants de syndicats, d'associations, du patronat, experts économiques et opérateurs économiques se sont croisés au CIC pour parler des meilleures solutions et alternatives pour sortir de la dépendance aux hydrocarbures, dans un contexte marqué par les difficultés financières que traverse le pays. Objectif : jeter les jalons d'un nouveau modèle de développement économique basé sur la diversification et le développement durable. Sept organisations patronales participant à la conférence ont élaboré un document commun regroupant des propositions présentées à la rencontre pour enrichir le nouveau plan de relance. La rencontre s'est déroulée avec la participation de plusieurs opérateurs économiques dont certains ont été bannis et combattus ces dernières années, à leur tête Issad Rebrab, le P-dg du groupe Cevital, plus grand groupe privé algérien. La conférence est organisée autour de 11 ateliers aussi importants les uns que les autres : développement agricole, développement industriel, développement minier, développement des ressources énergétiques, financement du développement, comment faciliter l'investissement, microentreprises et start-up, développement des secteurs de soutien, maîtrise du commerce extérieur, industrie pharmaceutique, filière BTPH. Ils sont modérés par les ministres des secteurs concernés avec la participation de représentants d'institutions, d'entreprises et experts de ces domaines. Cette rencontre, première du genre depuis l'arrivée de Abdelmadjid Tebboune à la tête de l'Etat, a suscité l'espoir de plusieurs opérateurs et partenaires du gouvernement, quant à une possibilité d'un vrai décollage économique après toutes les opportunités gâchées les 20 dernières années. La centrale syndicale UGTA a fait une série de mesures visant à réaliser un tel objectif. Il s'agit, selon son SG, Salim Labatcha, de la réduction des taux d'intérêt sur les prêts destinés aux investisseurs et la numérisation de l'administration comme solution pour mettre fin à la bureaucratie qui entrave la mobilité économique. Il a proposé des mesures urgentes pour créer un dynamisme économique, y compris l'intégration de l'économie parallèle, la révision des bénéfices des banques, la suppression des obstacles bureaucratiques et l'assouplissement des mesures liées à l'investissement. Dans un document qu'il a élaboré dans le cadre de cette conférence, l'expert Abderrahmane Mebtoul plaide pour des solutions adéquates pour faire face à la crise qui secoue le pays. Il plaide pour une nouvelle gouvernance, un langage de vérité, la moralité des gouvernants, le rétablissement de la confiance pour sécuriser son avenir, s'éloigner des aléas de la mentalité rentière, réhabiliter le travail et l'intelligence, rassembler tous ses enfants et toutes les forces politiques, économiques et sociales, en tolérant les différentes sensibilités et en évitant la division sur des sujets secondaires. Il a soutenu que l'avenir de l'économie algérienne repose sur six paramètres stratégiques, à savoir une plus grande cohérence des institutions centrales et locales par une dé-bureaucratisation, autour de cinq à six grands pôles régionaux, la réforme urgente du système socio-éducatif, la maîtrise de la dépense publique, des coûts et la lutte contre les surfacturations et la corruption, une transition numérique et énergétique, la maîtrise de la pression démographique et de l'urbanisation et la réforme du système financier (douane, fiscalité, domaine, banques). K. A.