Séville, comme d'habitude ! Les Andalous ont remporté leur sixième Ligue Europa, record absolu de l'épreuve décroché en moins de quinze ans, en battant l'Inter Milan lors d'une finale à rebondissements (3-2) vendredi à Cologne, terme spectaculaire d'une édition chamboulée par le coronavirus. En «lever de rideau» du choc PSG-Bayern, ce soir en finale de Ligue des champions, Séville s'en est remis au jeu de tête de son attaquant Luuk de Jong, auteur d'un doublé en première mi-temps (12e, 33e), et à un incroyable retourné de son défenseur Diego Carlos, bien aidé par Romelu Lukaku, qui a scotché la défense italienne à un quart d'heure de la fin. «Cette équipe ne se rend jamais», a salué l'entraîneur Julen Lopetegui sur Movistar+, en faisant référence à la situation sanitaire. «La résilience, c'est cela : être capable de vivre avec des difficultés, et les surpasser.» La Coupe, remise dans le huis clos de Cologne (Allemagne), prolonge la mainmise des Andalous dans cette épreuve: ils détiennent plus que jamais le record des victoires en C3, avec six trophées en six finales (2006, 2007, 2014, 2015, 2016, 2020). Le capitaine espagnol Jesus Navas en compte désormais trois à son palmarès, comme Ever Banega. Avec 12 sacres désormais, selon les données de l'UEFA, l'Espagne est aussi le pays comptant le plus de succès dans cette compétition devant... l'Italie (9), dont le dernier titre remonte au XXe siècle (Parme en 1999). Un rayon de soleil pour la Liga après la gifle historique reçue par Barcelone face au Bayern (2-8). Revanche pour Lopetegui Une belle revanche aussi pour l'entraîneur Julen Lopetegui, après ses échecs au Real Madrid et en sélection espagnole. Son homologue de l'Inter, Antonio Conte, rate lui l'occasion de gagner un premier trophée européen après ses titres nationaux avec la Juventus et Chelsea. Son équipe avait pourtant bien démarré en ouvrant le score dès la 5e minute grâce à un penalty obtenu et transformé par l'inévitable Lukaku (5e), ceinturé par Diego Carlos. Le Belge signait son 34e but de la saison toutes compétitions confondues, égalant le Brésilien Ronaldo lors de sa première saison intériste (1997-1998). Mais l'Inter a ensuite un peu perdu le fil, et Conte en premier qui écopait d'un carton jaune pour avoir réclamé avec trop de véhémence un penalty pour une main de Carlos (17e). Séville, de son côté, n'a pas paniqué. De Jong, préféré en attaque au Marocain En-Nesyri, remettait les Andalous à l'endroit par un doublé de la tête : sur un centre de Navas à la 12e, puis sur un coup franc de Banega (33e). Diego Carlos se fait pardonner Pour maintenir le bateau milanais à flot, il fallait l'expérimenté Godin (2 victoires en C3) pour venir, lui aussi de la tête, égaliser sans attendre (2-2, 36e). Mais l'expérience sera insuffisante face à la rage des défenseurs sévillans. Celle du gardien Bono, qui gagnait un face à face décisif face à Lukaku, parti seul plein axe (65e), celle de Koundé qui sauvait son équipe sur la ligne devant Alexis Sanchez (82e). Et surtout celle de Diego Carlos, qui se faisait pardonner de la plus belle des manières le penalty provoqué en début de march en allant marquer le troisième but de Séville d'un improbable retourné (74e), avec l'aide du malheureux Lukaku. De quoi laisser les Milanais tête basse et Conte abattu. Engagé à prix d'or il y a un an pour faire à nouveau briller le club et tenter de détrôner la Juve en Serie A, l'entraîneur italien finit sans trophée et doit maintenant lever les doutes sur son avenir, nés après des déclarations offensives envers sa direction. Le président de l'Inter Steven Zhang, interrogé sur Sky Sport, a qualifié de «très positif» le bilan du club, sans se prononcer sur les discussions à venir avec l'entraîneur. Pour les joueurs, c'est enfin l'heure des vacances, au terme d'une saison sans fin pour cause de coronavirus et d'un inédit tournoi final à huis clos, en Allemagne. Vacances forcément courtes car la Liga reprend le 12 septembre et la Série A le 19.