Finies les vacances pour les enseignants des trois paliers de l'éducation. Ils retrouvent, dès aujourd'hui dimanche, des établissements scolaires qu'ils ont été contraints de quitter en raison de la situation sanitaire. Cette dernière impose une reprise pas comme les autres. Les enseignants, le personnel administratif et même les élèves concernés par les examens nationaux sont dans l'obligation de respecter un protocole sanitaire devant éviter que les écoles ne deviennent des foyers de contamination. Une épreuve pour l'ensemble du secteur de l'éducation. Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Après près de six mois d'une coupure imposée par la situation épidémiologique, les enseignants reprennent le chemin de l'école alors même que l'épidémie est encore loin d'être circonscrite. Le personnel administratif est, quant à lui, sur place depuis la fin de la semaine dernière, en attendant que les élèves concernés par les épreuves du BEM et du baccalauréat les rejoignent. Cette situation est inédite et a imposé une batterie de mesures que l'ensemble de la famille de l'éducation est sommé de respecter. Les écoles étant un lieu de grande concentration, le défi demeure celui de ne pas en faire des lieux de transmission du Covid-19. Cette rentrée s'apparente à une grande répétition avant la rentrée des classes officielle dont la date a été arrêtée au 4 octobre prochain. Le personnel administratif a eu un aperçu de la batterie de mesures à prendre et à surtout respecter. En plus du port du masque qui sera obligatoire pour tous, les chefs d'établissements auront la lourde tâche de veiller à ce que la distanciation physique soit respectée tout au long de la journée. Qu'il s'agisse des entrées, des sorties ou même des cours de récréation. Des marquages au sol sont recommandés afin d'éviter les croisements entre élèves, alors que les groupes pédagogiques seront réduits. La disposition des tables est appelée à changer pour permettre d'espacer les élèves les uns des autres. Autre défi auquel feront face les chefs d'établissements : faire respecter la consigne du lavage fréquent des mains. Ce n'est pas tant la probabilité de l'indiscipline des élèves qui suscite l'inquiétude, mais bel et bien la capacité des écoles à fournir de l'eau et du savon de manière permanente. Dans beaucoup d'établissements, l'eau au robinet est un véritable luxe. Ceux disposant de citernes d'eau ne sont souvent pas en mesure de les entretenir, faute de personnel. C'est ce même personnel qui risque de faire défaut pour la désinfection des salles de classe et de l'ensemble des infrastructures. Selon le protocole mis en place par le ministère de l'Education, les écoles devront être désinfectées matin et après-midi. Qui le fera ? Des entreprises spécialisées ? Ce qui est sûr, c'est que la traditionnelle serpillère passée à la hâte de manière aléatoire n'est pas le moyen qui sera efficace dans la lutte contre le Covid-19. Et c'est justement à ce niveau que la question des ressources financières se posera avec insistance : les établissements du secteur primaire dont la gestion relève des APC sont tributaires des ressources de ces dernières et la grande majorité d'entre elles sont déficitaires. La situation financière des collèges et des lycées n'est pas non plus reluisante. Les syndicats du secteur, s'ils sont unanimes à considérer la reprise inévitable, ils ne s'empêchent pas de formuler des appréhensions quant à la capacité du secteur à relever le défi de la bonne application du protocole sanitaire. N. I.