Plusieurs dizaines de citoyens du village d'Ighil-N'Ath-Mhand, situé aux limites sud-est de la commune d'Ouled-Rached, à 30 kilomètres au sud-est de Bouira, ont procédé, hier dimanche, à la fermeture du siège de leur APC pour protester contre l'absence d'un plan de développement pour leur village. Selon des contestataires que nous avons contactés par téléphone, le village d'Ighil-N'Ath-Mhand est dépourvu de toutes les commodités et fait partie des oubliés du développement au niveau de la commune d'Ouled-Rached. Selon eux, leur village, qui culmine à plus de 1 500 mètres d'altitude en pleine chaîne des Bibans, souffre de l'isolement faisant de lui un des villages les plus démunis de la commune. Ils citent, entre autres, la route qui relie leur village au chef-lieu communal sur une distance de plus de 20 kilomètres. Une route qui nécessite une réfection et un élargissement, ensuite le bitumage de celle qui relie le village d'Ighil-N'Ath-Mhand au village d'Ouled-Sidi-Amar ; le raccordement de certains foyers à l'électricité, à l'eau potable, oubliés dans le projet initial, et la réhabilitation de l'ensemble du réseau d'AEP puisque, pour le moment et toujours selon les protestataires, le village est alimenté d'une manière irrégulière. Pour toutes ces raisons, et selon la majorité des habitants qui étaient hier devant le siège de l'APC, le seul salut pour leur village est son inscription dans les zones d'ombre de la wilaya pour que celui-ci puisse bénéficier d'un plan conséquent de développement. Un réel plan de développement qui prendra aussi en charge le raccordement du village au gaz naturel. Là, ils évoquent le calvaire qu'ils vivent chaque hiver, surtout en temps de neige qui atteint, parfois, les deux mètres d'épaisseur. « Durant le confinement des mois de mars et avril, la bouteille de gaz coûtait, avec son transport, 350 dinars .» En tout état de cause, ils exhortent le wali à organiser une sortie sur les lieux ou, à défaut, dépêcher une commission d'enquête pour faire l'état des lieux sur les retards accusés par ce village en matière de développement local, ce qui pousse les gens à quitter les lieux, avec cette politique d'octroi de logements sociaux attribués aux villageois au chef-lieu communal, en lieu et place des aides à l'habitat rural, alors que la politique actuelle du gouvernement et de l'Etat est le maintien des populations dans leurs lieux de résidence, dans le cadre justement de la prise en charge des populations situées dans les zones d'ombre. Y. Y.