Lotfi Benbahmed a indiqué que l'industrie pharmaceutique s'achemine vers une augmentation et un renforcement de la production nationale, avec pour ambition d'aller vers l'exportation des produits locaux, soulignant, néanmoins, que cela exige de lever tous les obstacles d'ordre technique et bureaucratique qui contraignent le développement de cette filière en Algérie. Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - En vue de relancer cette branche et de compenser les quantités importées, l'Algérie envisage sérieusement d'exporter un important volume de médicaments produits localement. C'est ce qu'a révélé, hier mardi, le ministre de l'Industrie pharmaceutique, Lotfi Benbahmed, qui s'exprimait sur les ondes de la Chaîne 3 de la Radio nationale, soulignant, de ce fait, l'importance de compter et de travailler en coordination avec les producteurs nationaux, ainsi que tous les laboratoires pharmaceutiques étrangers basés en Algérie. Un projet ambitieux qui, selon lui, pourrait prendre forme si, toutefois, les entraves qui ralentissent l'industrie pharmaceutique en général sont enfin levées. Evoquant l'enjeu de renforcer sa production nationale, Lotfi Benbahmed estime que cela «contribuera à coup sûr à réduire la facture d'importation de 400 millions de dollars, au moins». Il relève, par conséquent, qu'aujourd'hui, la priorité du gouvernement est donnée aux unités de production dans le secteur pharmaceutique et parapharmaceutique. Lotfi Benbahmed rappelle qu'une trentaine de projets de production de médicaments sont prêts mais, malheureusement, «bloqués depuis l'année 2017 pour différentes raisons, autant techniques que bureaucratiques». L'intervenant soutient que le plan d'urgence actionné par l'Etat permettra justement de remédier à ces problématiques. Lotfi Benbahmed explicite que la mainmise de certains « oligarques » sur ce secteur a conduit au blocage de dizaines d'entreprises. Il a signalé, dans ce sillage, que c'est là le résultat de longues années de gestion hasardeuse, qui a fait que même en étant dotée d'un potentiel de production important, cette filière n'a jamais réussi ne serait-ce qu'à satisfaire les besoins du marché local en matière de certains médicaments. Par ailleurs, Lotfi Benbahmed a signalé que près d'une quarantaine d'entreprises de produits pharmaceutiques allaient entrer en production dans les prochains mois. Il fait savoir à ce titre que, dès le mois prochain, l'une de ces entreprises entamera la production de certains médicaments faisant l'objet d'une grande demande des citoyens algériens, dont un traitement pouvant être utilisé contre le Sars-Cov-2, et qui, jusque-là, précise-t-il, «était sous monopole». Sur un autre plan, Lotfi Benbahmed a constaté que l'Agence nationale du médicament n'a «jamais fonctionné». Créée pourtant depuis de nombreuses années et disposant d'un budget et d'un siège, celle-ci demeure symbolique du fait «qu'elle n'a ni les moyens matériels, ni les textes réglementaires qui lui permettent d'assumer pleinement son rôle de régulateur». Il fait savoir, à ce titre, que cette agence reçoit plusieurs dossiers pour l'enregistrement, en sachant que pour un seul produit, cette procédure peut durer des semaines, voire des mois entiers. M. Z. Promotion du secteur de la santé Benbouzid rencontre les opérateurs économiques Le ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière, Abderrahmane Benbouzid, a entamé, lundi dernier, un programme de rencontres avec les opérateurs économiques, a indiqué un communiqué émis par ce département. Le ministre a affirmé, selon la même source, « la volonté et la disposition du ministère à un engagement ferme à promouvoir le secteur de la santé ». Dans le même registre, Abderrahmane Benbouzid a souligné « la nécessité d'ouvrir la voie aux partenaires économiques par la levée de toutes les barrières administratives et bureaucratiques, par une approche qui réponde aux besoins des citoyens en matière de disponibilité régulière des médicaments sûrs et efficaces d'une part, et le développement d'instruments juridiques et économiques, d'autre part». Chose qui ne se réalisera, selon lui, que s'il y a «conjugaison des efforts, écoute et concertation à propos des propositions et des problématiques soulevées par les acteurs concernés», conclut le document. C'est ainsi que, dans ce cadre, le responsable du secteur a reçu le directeur général de Sanofi-Algérie, le président-directeur général des laboratoires Becker, le président-directeur général des laboratoires Frater- Razes et enfin le directeur de l'entreprise Cellular Plast. M. Z.