Jeudi 27 août 2020, la course aux soutiens au référendum constitutionnel du 1er novembre est lancée. En la matière, le secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), Tayeb Zitouni, marque un point. Il a, en effet, pris de vitesse le FLN pour apporter son soutien, bien avant de connaître la version définitive des amendements constitutionnels que proposera la commission du professeur Ahmed Laraba et que soumettra, par la suite, le chef de l'Etat au Parlement puis au référendum populaire. Non seulement le nouveau patron du RND votera oui le 1er novembre prochain, mais il a, surtout, mis en branle la machine électorale du parti qu'il préside pour mener campagne afin de convaincre les Algériens d'aller en masse vers les bureaux de vote et mettre le bulletin oui dans l'urne. La direction de ce parti a soumis à la commission Laraba 63 propositions. Il n'est pas sûr que ces propositions soient prises en charge mais il n'en fait pas sa priorité. Donc, pour être le premier sur le terrain à soutenir les réformes et le programme du chef de l'Etat, qu'il estime élu d'un manière démocratique par la majorité des Algériens dès le premier tour à la suite d'une élection propre et transparente, le RND lance les préparatifs de cette campagne. À cet effet, il a convoqué, ce jeudi, au siège national du parti, les jeunes animateurs du RND sur les réseaux sociaux pour une journée de formation. D'autres réunions similaires sont prévues au niveau de wilaya. Ces jeunes auront pour consignes de communiquer, dire que les changements dans le pays sont importants et effectifs, d'argumenter leurs propos et surtout de contrer le discours des boycotteurs. Tayeb Zitouni accueille très favorablement le choix de la date du 1er novembre pour ce vote. Par des sous-entendus, Tayeb Zitouni se proclame, à l'occasion de la première activité publique se son parti après le congrès extraordinaire qui l'a porté au sommet, d'être la première force politique du pays. « Le RND est présent dans 1.541 communes et a des millions de sympathisants au sein de l'émigration. C'est une école qui a donné des leçons à la classe politique du pays. La société algérienne a toujours besoin du RND qui maîtrise l'art de la défense de la République et le système. Nous donnons rendez-vous, sur le terrain, à ceux qui veulent nous marginaliser .» Pour certains observateurs, ces propos enthousiastes sont assimilés à une offre de service au chef de l'Etat lequel, souvenons-nous, se dit élu grâce à l'appui de la société civile et qu'il compte sur elle pour concrétiser ses engagements électoraux. Il a, par ailleurs, nommé un conseiller chargé de la société civile pour consolider ce qu'il considère comme un acquis populaire et politique. Il a, en outre, exclu l'idée de créer son propre parti politique. Si la commission chargée de rédiger les amendements ne tient pas compte de vos propositions, maintiendrez-vous l'appel à un vote par oui le 1er novembre ? C'est la question que nous avions soumise au chef du RND lors du point de presse qu'il a animé à l'issue de la cérémonie d'ouverture de cette rencontre. « Le RND avait son candidat lors de l'élection présidentielle du 12 décembre 2019. Mais le Président Tebboune est élu au premier tour et à une majorité des Algériens. C'est, en effet, la première fois dans l'histoire de l'Algérie qu'une élection a été démocratique, intègre et transparente. Dans son programme électoral, le candidat Tebboune proposait l'amendement de la Constitution. Il répondait au vœu du RND qui demandait cette réforme pour éviter des Constitutions en fonction des désirs de certains, ou pour dépasser des périodes données. » Selon lui, Tebboune propose une Constitution consensuelle algérienne qui exclut du débat l'unité territoriale, l'Islam, la langue arabe et l'identité nationale amazighe des Algériens. Il affirme, à cette occasion, que les 63 propositions déposées par son parti auprès de la commission Laraba concernent le volet technique. « Ces propositions peuvent être discutées, amendées ou supprimées », dira-t-il. Au plan interne, le nouveau secrétaire général n'a pas cessé, le long de son intervention, de fustiger, sans les nommer, ses prédécesseurs qui, selon lui, ont commis des erreurs graves ou ont utilisé le parti pour leurs propres intérêts. « 23 ans après sa création, il est temps de faire le bilan des erreurs de notre parti pour ne plus les commettre et revenir aux objectifs de sa création. Le RND ne sera plus une machine électorale, mais un parti organisé », conclura-t-il. Abachi L.