Fini le temps o� le d�tour par le vendeur de zlabiya �tait un passage oblig� ? Tout porte � le croire puisque depuis le d�but du Ramadan, les vendeurs de zlabiya se font rares. Les odeurs d�huile vieille de plusieurs jours n�agressent plus les narines � chaque coin de rue. Serait-ce le signe d�un changement des habitudes de consommation ou une cons�quence du durcissement de la l�gislation qui interdit la reconversion des commer�ants ? Nawal Im�s - Alger (Le Soir) - Les amateurs de zlabiya ne trouveront pas partout leur confiserie pr�f�r�e en ce mois de Ramadan. Vendue les ann�es pr�c�dentes au niveau des fast-foods, des caf�s ou dans des �choppes � la vocation pas tr�s claire, la zlabiya se fait un peu plus rare cette ann�e. Elle n�est pratiquement vendue que chez les commer�ants qui en font une activit� � longueur d�ann�e. C�d�e � 180 DA le kilogramme, elle ne trouve pas vraiment gr�ce aupr�s des consommateurs cette ann�e. L�intrusion dans ce cr�neau depuis d�j� de longues ann�es d�opportunistes n�ayant aucun rapport avec le m�tier a fini par conf�rer � cette confiserie une r�putation peu envieuse. Et pour cause : les commer�ants peu scrupuleux qui d�s l�arriv�e du Ramadan se transforment en vendeurs de zlabiya ont tout fait pour faire fuir les amateurs de cette sp�cialit� tunisienne. En entrant par effraction dans un cr�neau qui n�est pas le leur, ils ont fini par d�naturer totalement le m�tier. Leurs �choppes sales ne r�pondent � aucune norme. La p�tisserie est cuite dans une vieille huile empestant � plusieurs m�tres � la ronde. Dans toutes les �tapes de la pr�paration de la zlabiya, aucune norme d�hygi�ne n�est respect�e. Une situation qui a fini par porter atteinte � ceux qui sont du m�tier et qui ont en majorit� jet� l��ponge. A cette situation s�ajoute une hausse des prix graduelle qu�expliquent les vendeurs par l�augmentation des tarifs des produits de base entrant dans sa fabrication. Du coup, la zlabyia est devenue moins accessible et semble ne plus jouir des faveurs des consommateurs. Trop grasse, trop sucr�e, elle n�orne plus les tables des soir�es. La guerre d�clar�e aux reconversions temporaires Il y a quelques ann�es pourtant, on en trouvait partout. Il faut reconna�tre que c�est un peu �gr�ce� aux vendeurs occasionnels. Ces derniers sont devenus persona non grata. Apr�s avoir longtemps laiss� faire, le minist�re du Commerce avait fini par r�agir. Il avait rappel� aux commer�ants que l�exercice de cette activit� �tait �soumis � l�inscription au registre du commerce sous le code n� 501- 205 de la nomenclature des activit�s �conomiques soumises � l'inscription � ce registre�. Les commer�ants ayant l'intention de changer d'activit�, � titre temporaire ou d�finitif, sont tenus de proc�der � la �modification pr�alable de leur registre du commerce�. Les contrevenants �taient alors menac�s �de sanctions administratives et p�nales pr�vues, et ce, pour l'exercice d'une activit� commerciale ill�gale�. Pour dissuader davantage les commer�ants occasionnels, le minist�re du Commerce avait, en plus d�interdire les reconversions occasionnelles, rappel� que l�activit� devait ob�ir � des r�gles d�hygi�ne bien d�termin�es. Il avait demand� aux commer�ants de mettre en vente �des produits sains ne pr�sentant aucun risque pour la sant� des consommateurs et de ne pas laisser � l'air libre l'huile d�j� utilis�e et de la renouveler enti�rement au lieu d'en rajouter durant les �tapes de cuisson�. Des conditions jug�es trop difficiles � respecter pour les commer�ants occasionnels qui se soucient non pas de la qualit� mais du gain facile et qui ont fini par abandonner majoritairement cette activit�.