Le procès en appel de l'ancien chef du FCE, Ali Haddad, prévu hier à la cour d'Alger, a été finalement reporté au 20 septembre prochain, à la demande des avocats de la défense, mais aussi en raison de l'absence de plusieurs accusés. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - La comparution était programmée en visioconférence, notamment pour les principaux accusés dans l'affaire qui étaient déjà transférés à des prisons en dehors de la capitale, à savoir Ali Haddad et les deux anciens Premiers ministres, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal. Mais à la demande de la défense et en raison de l'absence de certains accusés, le juge de la Cour d'Alger a prononcé le report au 20 septembre en cours. L'affaire implique plusieurs autres anciens ministres lourdement condamnés en première instance par le tribunal de Sidi-M'hamed, le 1er juillet dernier. Ali Haddad, premier homme du clan de Bouteflika à être arrêté dans le sillage du mouvement populaire du 22 février 2019, à 3h du matin à la frontière algéro-tunisienne qu'il tentait de traverser pour prendre la fuite, a été condamné en première instance à une peine de 18 ans de prison ferme assortis d'une amende de 8 millions DA, avec saisie de ses biens. Il est poursuivi pour plusieurs chefs d'accusation liés à la corruption, dont l'obtention de privilèges et d'avantages en violation de la législation, dilapidation de deniers publics, abus de fonction, conflit d'intérêts et corruption dans la conclusion de marchés publics et financement occulte de la campagne électorale de Bouteflika. Poursuivis dans la même affaire, pour octroi d'indus avantages à l'ancien chef du FCE (Ali Haddad) et conclusion de marchés en violation de la législation, les deux anciens Premiers ministres Abdelmalek Sellal et Ahmed Ouyahia ont été condamnés à 12 ans de prison ferme, assortis d'une amende d'un million DA. Les deux anciens ministres Mehdjoub Bedda et Youcef Yousfi ont écopé, quant à eux, de 2 ans de prison ferme assortis d'une amende de 500 000 DA chacun, tandis que l'ancien ministre, Abdelghani Zaâlane a été condamné à 3 ans de prison ferme. Le tribunal de Sidi-M'hamed a également condamné par contumace à 20 ans de prison ferme et une amende d'un million DA, l'ancien ministre de l'Industrie et des Mines Abdessalem Bouchouareb, contre lequel un mandat d'arrêt international a été émis. Il a prononcé, en outre, des peines de 10 ans de prison ferme assortis d'une amende d'un million DA à l'encontre de l'ancien ministre Ammar Ghoul, de 2 ans de prison ferme à l'encontre des anciens walis d'El-Bayadh, Abdellah Benmansour et d'Annaba, Mohammed Selmani, de 5 ans de prison ferme assortis d'une amende de 500 000 DA à l'encontre de l'ancien ministre Abdelkader Kadi et de 3 ans de prison ferme assortis d'une amende de 500 000 DA à l'encontre de Amara Benyounes et Boudjemaâ Talai. Le tribunal de Sidi-M'hamed, a également ordonné la confiscation de tous les biens des accusés dans l'affaire d'Ali Haddad, dont les comptes bancaires ont été gelés, tandis que ses cinq frères (Rebouh, Mohammed, Omar, Soufiane et Meziane) ont été condamnés à 4 ans de prison ferme assortis d'une amende de 8 millions DA chacun. Ali Haddad, qui était incarcéré à la prison d'El-Harrach ,a été transféré début août dernier à la prison de Tazoult (ex-Lambèse) dans la wilaya de Batna, au lendemain de la diffusion d'informations faisant état de la signature d'un contrat de lobbying conclu par l'un de ses représentants résidant à l'étranger avec un cabinet de lobbying américain, contre 10 millions de dollars, pour faire pression sur les dirigeants algériens en vue de sa libération. Ahmed Ouyahia a été transféré, quant à lui, le 25 août de la prison de Koléa vers celle de Abadla à 90 km au sud de Béchar. Abdelmalek Sellal serait, lui aussi, éloigné de la prison de Koléa et transféré dans une autre prison à El-Oued, à en croire des informations qui n'ont pas été démenties. K. A.