Absent au rendez-vous que lui a fixé la commission de discipline de la LFP, jeudi dernier, le président de la JS Kabylie subit les conséquences de sa «guerre» déclarée aux instances de football depuis quelques mois et dont le prochain épisode s'annonce «inédit». Chérif Mellal vient d'écoper de la sanction suprême prévue par le barème disciplinaire. Le président la JSK est, en effet, suspendu pour deux années de «toute fonction officielle et/ou activité en relation avec le football à partir du 20/06/2019 avec proposition de radiation à vie». Coupable de «violation de l'obligation de réserve, outrage à la fédération, ligue et de leurs structures et membres, atteinte à la dignité et à l'honneur à leurs membres, et non-respect des décisions des commissions juridictionnelles», Mellal fait l'objet de sa seconde sanction de cette nature, après celle qui lui a été signifiée en 2019. «Sur saisine de la Fédération algérienne de football (FAF) en date du 9 août 2020 n° 449/2020 et du 9 septembre 2020 n° 518/2020, la commission de discipline a procédé à l'ouverture d'une procédure disciplinaire à l'encontre de monsieur Chérif Mellal conformément à l'article 9/4 du code disciplinaire de la FAF», rappelle la LFP dans son communiqué, jeudi rappelant que Mellal a enfreint aux règles de bienséance en s'abstenant de répondre aux convocations qui lui ont notifiées depuis le mois de juin dernier. Selon la commission présidée par Me Kamel Mesbah, Mellal n'a pas respecté les «décisions des organes juridictionnels, quoiqu'il était sous le coup d'une sanction initiale d'interdiction de toute activité en relation avec le football (PV n° 58 en date du 20/06/2019 sanctions initiales deux (2) ans de suspension ferme de toute fonction officielle et/ou activité en relation avec le football avec proposition de radiation à vie a/c du 20/06/2019), il a tenu à deux reprises une conférence de presse en sa qualité de président du club avec des déclarations et propos en violation des dispositions du code disciplinaire de la FAF, et conformément à l'article 22 du code disciplinaire qui stipule l'interdiction de toute activité en relation avec le football comprend, l'interdiction : administrative, sportive et de représentation du club ou autres». Outre cette sanction, Chérif Mellal devra s'acquitter d'une amende d'un million de dinars. La CD/LFP fait dans le «deux en un» ! La Commission de discipline de la LFP qui reconnaît à Mellal le droit de saisir la Commission fédérale de recours suivant la réglementation du championnat professionnel et ce, «dans les délais cités aux articles 96,97 du règlement», semble, somme toute, sévir en... prenant des gants. Et pour cause ! Elle reconnaît que Mellal a déjà écopé d'une pareille mesure (2 ans de suspension et proposition de radiation à vie) au lendemain de l'affaire de l'enregistrement sonore l'opposant à l'ancien directeur général du CS Constantine, Tarek Arama qui a fait l'objet de la même sanction de deux années avec proposition de radiation à vie du MSN. Si le dirigeant constantinois, limogé par l'ENTP pour «préjudice à son image et celle du club», le boss de la JS Kabylie continuait à activer le plus légalement du monde dans les circuits du football, assistant aux matchs de son équipe et représentant le club kabyle à chaque rendez-vous animé par les instances du football. Mieux, les deux clubs qui se sont vu défalquer trois points par la CD/LFP ont pu reprendre leurs dûs et l'USM Alger, qui s'était portée comme partie civile, a fini par abandonner les poursuites judiciaires qu'elle comptait mener en sa qualité de club ciblé par les déclarations de Chérif Mellal. Dans ce «feuilleton» pour le moins burlesque, la Commission de discipline ne fait, en définitive, qu'appliquer la décision de l'année dernière. Sinon comment expliquer qu'elle énonce son verdict par deux saisines de la FAF (lettres du 9 août et du 9 septembre) et antidate la sanction d'une affaire nouvelle effective à compter du 20 juin 2019, à savoir celle d'un autre dossier concernant le même dirigeant (Mellal) et le même club (JSK) enrôlée en 2019 et à propos de laquelle des décisions ont été prises ? Et puis, cette remarque qui dénote de la «nouvelle pensée» des membres de la CD/LFP qui traitent une affaire qui semble les dépasser. Il s'agit du fait que la structure de Kamel Mesbah invite la personne sanctionnée, Mellal en l'occurrence, et certainement le club où il active, la JSK, à s'opposer à ses décisions en déposant un recours express au niveau de la CFR. C'est une première, faut-il le préciser. Peut-être bien que la CD/LFP s'en est inspirée de la «roucoulette» qu'elle a essuyée dans l'affaire du match CABBA-ESS, la commission fédérale d'Abdou Belkherroubi ayant remis en cause fondamentalement le verdict prononcé par la Commission de Me Mesbah en mars dernier. M. B. Chérif Mellal à la radio nationale : «Les sanctions ne sont pas réglementaires» Le dirigeant kabyle persiste et signe. «Je ne reconnais pas ces instances encore moins les décisions qu'elles prennent à mon encontre et à l'encontre de la JSK». C'est en ces termes que Chérif Mellal a répliqué, hier matin, sur les ondes de la radio nationale aux dernières sanctions prononcées par la CD/LFP, jeudi. «Je suis visé, la JSK l'est plus», a-t-il affirmé en assurant que «cela ne va pas me décourager à aller dénoncer les agissements de ces structures illégales devant les autorités compétentes». Pour Mellal «c'est la FAF qui m'a sanctionné pas la LFP. Si les choses étaient réglementaires, c'est la commission d'éthique qui avait le droit de me convoquer pas la CD/LFP», a-t-il ironisé en estimant que «chez nous, les lois de la fédération, celles de la Fifa aussi, ont été piétinées et on ne doit pas se taire». Le président de la JSK annoncera que «cet état de fait ne doit pas perdurer. Je continue à croire que je suis visé et mon club aussi car plusieurs dirigeants de clubs algériens ont fait des déclarations plus graves et n'ont pas été inquiétés». Et de conclure que «nous allons interjeter appel pour recouvrer nos droits légitimes. Nous allons même saisir la justice à qui nous avons entièrement confiance». M. B.