La communaut� internationale a accru son aide pour les millions de victimes des inondations au Pakistan, pouss�e par l'ONU et par les Etats-Unis, qui redoutent que des groupes extr�mistes ne profitent de la mis�re des sinistr�s pour se renforcer. L'Assembl�e g�n�rale de l'ONU s'est r�unie jeudi � New York pour stimuler l'effort d'aide humanitaire en faveur des sinistr�s critiqu�e pour sa lenteur � parvenir sur le terrain. Les gigantesques inondations provoqu�es depuis pr�s d'une mois par les pluies torrentielles de la mousson ont affect� un cinqui�me du Pakistan et 20 millions de personnes, dont pr�s de 5 millions sont toujours sans abri, � la merci d'�pid�mies meurtri�res de chol�ra, typho�de ou diarrh�es. Les services m�t�orologiques annon�aient une accalmie dans les pluies. Les inondations ont tu� pr�s de 1 500 personnes, selon le gouvernement, mais l'ONU a pr�venu que ce chiffre devrait �tre �bien plus �lev�. En ouvrant la r�union sp�ciale de l'Assembl�e g�n�rale, le secr�taire g�n�ral de l'ONU Ban Ki-moon a appel� les Etats membres � fournir d'urgence l'aide promise au Pakistan. M. Ban a compar� la catastrophe � �un tsunami au ralenti�, dont �le pouvoir de destruction va s'amplifier avec le temps�, en se r�jouissant que l'ONU ait r�colt� la moiti� de l'appel de fonds d'urgence de 460 millions de dollars lanc� le 11 ao�t. Mais �il faut la totalit� de ces ressources et il les faut maintenant�, a-t-il soulign�. Plusieurs pays, dont les Etats-Unis et la Grande- Bretagne, ainsi que l'Union europ�enne (UE), ont annonc� dans la foul�e un accroissement de leur aide humanitaire au Pakistan. Le Pakistan a annonc� avoir accept� l'aide de cinq millions de dollars offerte aux sinistr�s par l'Inde, son voisin et rival r�gional de longue date. Islamabad a �galement indiqu� qu'il allait demander au Fonds mon�taire international (FMI) d'assouplir les conditions du pr�t de 10 milliards de dollars qu'il lui avait accord� en 2008, estimant d�sormais impossible d'honorer les conditions du programme de remboursement au vu de la catastrophe. A l'issue de la r�union de l'Assembl�e g�n�rale de l'ONU, le ministre pakistanais des Affaires �trang�res, Shah Mehmood Qureshi, a d�clar� la presse qu'il rentrait Islamabad, �rassur� sur le fait que la communaut� internationale est aux c�t�s du Pakistan�. M. Qureshi a estim� les pertes mat�rielles subies par son pays � plus de 43 milliards de dollars, soit pr�s de cent fois le montant de l'appel � l'aide d'urgence de l'ONU, avertissant que les d�g�ts allaient probablement s'aggraver avant que les eaux ne se retirent. En s�ance, il avait appel� les Etats � se mobiliser pour son pays, au nom des principes humanitaires mais aussi pour �viter qu'extr�mistes et terroristes ne profitent de la situation. �Si nous �chouons, cela pourrait remettre en question les difficiles progr�s accomplis par notre gouvernement dans notre guerre contre le terrorisme. Nous ne pouvons pas permettre que cette catastrophe profite aux terroristes�, avait-il soulign�. Quelques heures plus t�t � RawalpindiPakistan), le s�nateur am�ricain John Kerry et le pr�sident pakistanais Asif Ali Zardari avaient �galement appel� le monde � aider rapidement le Pakistan pour �viter que des groupes rebelles n'exploitent la mis�re et pour emp�cher des violences. Le Pakistan, puissance nucl�aire de 167 millions d'habitants, est l'une des priorit�s strat�giques des Etats-Unis, inquiets notamment du soutien de groupes arm�s pakistanais � la r�bellion afghane qui inflige de lourdes pertes aux quelque 100 000 soldats am�ricains d�ploy�s dans l'Afghanistan voisin. L'aide �tr�s bienvenue� de l'Inde Le Pakistan a d�cid� d'accepter l'aide �tr�s bienvenue � de l'Inde apr�s les inondations qui ont d�vast� le pays, dans un contexte o� les deux pays rivaux cherchent � d�tendre leurs relations diplomatiques, a annonc� hier vendredi son ministre des Affaires �trang�res. Le ministre pakistanais des Affaires �trang�res Shah Mehmood Qureshi a d�clar� sur la cha�ne de t�l�vision indienne NDTV, lors d'une interview diffus�e hier, qu'Islamabad acceptait l'offre indienne de cinq millions de dollars faite vendredi dernier. �Je peux vous dire que le gouvernement pakistanais est d'accord pour accepter l'offre indienne�, a-t-il d�clar� depuis New York o� il se trouvait pour une r�union sp�ciale de l'Assembl�e g�n�rale de l'ONU visant � appeler � la g�n�rosit� des Etats membres. �Je pense que cette initiative de l'Inde est une initiative tr�s bienvenue �, a-t-il ajout�. Depuis plusieurs mois, l'Inde et le Pakistan tentent de reprendre un difficile dialogue de paix interrompu apr�s les attentats de Bombay en novembre 2008, attribu�s par New Delhi � des islamistes bas�s au Pakistan. Cette semaine, les Etats- Unis ont press� Islamabad d'accepter l'offre indienne et de ne pas laisser leur rivalit� empi�ter sur l'aide aux habitants sinistr�s apr�s les inondations exceptionnelles qui ont tu� plus de 1 500 personnes et en affectent au moins 20 millions. Les deux pays dot�s de la puissance nucl�aire se sont men� trois guerres depuis leur ind�pendance concomitante en 1947.