Le président de la Confédération algérienne du patronat citoyen (CAPC), ex-Forum des chefs d'entreprises (FCE), Mohamed Samy Agli, presse le gouvernement afin de concrétiser les mesures économiques prises ces derniers temps. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Animant, hier, une conférence de presse au siège de l'organisation à Alger, Samy Agli a estimé que le pays doit sortir « vite » de la crise économique qui le secoue, soutenant que « l'application des mesures annoncées par les pouvoirs publics doit se faire vite mais sans précipitation» une fois la crise sanitaire est dépassée. Affirmant déceler «une réelle volonté d'aller de l'avant» chez les autorités, le conférencier a rappelé que l'économie nationale traverse une crise depuis 2019, une année blanche, selon lui, à cause de la crise politique qui a marqué cette année. La situation allait reprendre après l'élection présidentielle du 12 décembre 2019 avant que l'économie ne replonge à nouveau dans la crise en raison du coronavirus, a-t-il poursuivi. Selon lui, l'Algérie est obligée d'aller vers un nouveau modèle économique et la stabilité juridique à même d'encourager les investisseurs étrangers à s'installer dans le pays sans pour avoir à craindre des changements récurrents des lois régissant l'investissement. Il a affirmé que l'ancien cadre juridique adressait un message négatif aux investisseurs étrangers, en raison de son instabilité, en critiquant certaines règles qui « ont fermé l'économie nationale et profité aux pays voisins » comme la règle 49/51%. Saly Agli plaide pour la mise en place d'un cadre juridique stable et attractif, appelant à la relance de l'économie nationale avec un nouveau modèle. «On est obligé d'aller vers un nouveau modèle économique basé sur une vision économique et non sur une autre quelconque vision. La réalité nous impose une autre vision, une autre stratégie», a-t-il lancé, en regrettant le fait que l'économie nationale soit basée sur la rente des hydrocarbures. Apportant son soutien aux dernières mesures des pouvoirs publics, notamment l'annonce de la réforme du système bancaire, le président de la CAPC a appelé à éradiquer la bureaucratie, « un fléau à combattre », selon lui, pour bâtir une économie forte. Tout en se disant optimiste, le conférencier soutient que si la relance ne réussit pas, l'avenir économique du pays sera complexe. Il cite plusieurs secteurs sur lesquels il faut investir, dont l'industrie et l'agriculture qui sont, selon lui, des leviers très importants à accompagner par des mesures concrètes. Par ailleurs, le conférencier a appelé à la révision de la politique des subventions et faire en sorte que celle-ci cible ceux qui en ont besoin. Interrogé sur la révision annoncée de l'accord entre l'Algérie et l'Union européenne, Samy Agli a salué cette annonce, affirmant que l'accord n'est pas équitable et ne préserve pas les intérêts de l'Algérie. Pour lui, l'accord à réviser doit être gagnant-gagnant. Sur le plan organique, Samy Agli a réaffirmé que son organisation s'éloignera de la politique et ne reproduira pas les pratiques de son prédécesseur Ali Haddad, interdisant à ses membres d'exercer la politique. Il a annoncé un redéploiement de l'organisation à travers les différentes régions du pays et la relance des activités dès le mois d'octobre prochain. Il a fait savoir que deux membres de l'organisation ont démissionné récemment, ajoutant que cela ne constitue pas un évènement pour lui. Et de préciser qu'aucun blocage n'est enregistré au niveau du ministère du Travail dans le dossier de changement du nom de l'organisation. Le conférencier a annoncé, en outre, la création d'une confédération syndicale. Comme il a annoncé qu'un livre blanc sur l'économie nationale sera rendu public dans les prochaines semaines, ainsi que la constitution d'un fonds d'investissement propre à l'organisation. K. A.