Donald Trump a réclamé, dimanche, un contrôle antidopage pour son adversaire démocrate Joe Biden, avant ou après leur premier débat télévisé très attendu de mardi. «Je vais fermement exiger un test antidopage pour Joe Biden l'endormi avant ou après le débat mardi soir», a tweeté le milliardaire républicain de 74 ans, qui ne cesse de remettre en cause les capacités cognitives de son rival âgé de 77 ans. «Ses performances lors des débats ont été INEGALES comme jamais, pour dire les choses gentiment. Seuls des médicaments ont-ils pu provoquer ces écarts ???», a tweeté le Président républicain qui est en retard dans les sondages pour la présidentielle du 3 novembre. Le locataire de la Maison-Blanche a précisé qu'il accepterait «bien entendu» de se soumettre au même test. Connu pour ses gaffes et dérapages, Joe Biden a admis que la confrontation télévisée entre les deux hommes, qui dans le passé avaient déjà menacé d'en venir aux mains, serait «difficile». «Ce sera essentiellement attaques personnelles et mensonges», «c'est tout ce qu'il sait faire», a-t-il dit au sujet du milliardaire républicain. «Il ne sait pas comment discuter des faits. Il n'est pas si intelligent que ça», a-t-il poursuivi. Le vieux routier de la politique, qui, au nom des précautions sanitaires liées à la pandémie de Covid-19, mène une campagne plus discrète que celle tambour battant de l'ex-homme d'affaires, sera comme rarement sous les projecteurs. Après ce premier duel de 90 minutes modéré par le journaliste de Fox News, Chris Wallace, deux autres débats entre eux sont prévus avant la présidentielle du 3 novembre. Donald Trump ne cesse de railler l'absence de dynamisme de son rival, qu'il surnomme «Joe l'endormi», voire de suggérer chez lui une forme de sénilité. Il martèle aussi que Joe Biden, pur produit de l'aile modérée du parti démocrate, est une «marionnette» de la gauche radicale. «Il est un peu comme Goebbels», a répliqué le candidat démocrate. Selon lui, le Président applique les recettes du chef de la propagande nazie Joseph Goebbels : «Vous dites un mensonge encore et encore, vous le répétez, le répétez, le répétez, pour que cela devienne un fait acquis.» Donald Trump entend arriver au débat auréolé, auprès de sa base, du choix d'Amy Coney Barrett, une magistrate connue pour ses convictions religieuses traditionalistes, pour siéger à la Cour suprême à la suite du décès de la juge progressiste Ruth Bader Ginsburg. Il espère qu'elle galvanisera la droite chrétienne, sur laquelle il s'est largement appuyé lors de son élection-surprise il y a quatre ans, et au-delà tout le camp conservateur, afin de refaire son retard dans les sondages. «Vous allez être fantastique», lui a-t-il lancé samedi après-midi, dans les jardins de la Maison-Blanche, en présentant cette mère de sept enfants, catholique pratiquante, comme «l'une des juristes les plus brillantes et les plus douées du pays». Dimanche matin, lors d'une interview sur la chaîne Fox News, il a de nouveau prédit une confirmation «rapide» par le Sénat, où son camp républicain dispose de la majorité, malgré les dernières volontés de la juge Ruth Bader Ginsburg qui avait demandé à ne pas être remplacée avant l'investiture présidentielle de janvier. «C'est malheureux que le Président soit aussi irrespectueux et se dépêche de faire cela. Néanmoins, c'est comme ça. Votez. Le remède à tout ce qu'il fait est le vote, le vote, le vote», a martelé sur CNN la présidente démocrate de la Chambre des représentants, Sauf énorme surprise, Amy Coney Barrett, 48 ans, viendra renforcer la majorité conservatrice au sein de cette institution-clé qui tranche les grands débats de la société américaine. Joe Biden a appelé le Sénat à ne «pas se prononcer» tant «que les Américains n'auront pas choisi leur prochain président». Mais il sait que son camp ne dispose d'aucun levier pour stopper le processus. Les auditions parlementaires de la juge désignée, qui doivent débuter le 12 octobre, vont donc rythmer la campagne jusqu'au vote sur son nom, que les républicains espèrent tenir quelques jours seulement avant l'élection présidentielle. Les démocrates tentent donc d'agiter le spectre d'une Cour suprême durablement à droite pour mobiliser leur électorat. La colistière de Joe Biden, Kamala Harris, a accusé les républicains de vouloir «détruire» l'Obamacare, la loi d'assurance santé adoptée sous la présidence démocrate de Barack Obama, et «revenir» sur l'arrêt historique qui a reconnu en 1973 un droit constitutionnel des femmes à avorter. «Cette nomination déplacerait la Cour encore plus à droite pour une génération, et nuirait à des millions d'Américains», a-t-elle prévenu.