C'est aujourd'hui, mercredi, que débute la campagne électorale en prévision du référendum du 1er novembre prochain portant sur le projet de révision constitutionnelle. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Parce que la loi portant régime électoral qui fait l'objet depuis, quelques jours, d'un projet de révision en prévision d'élections anticipées ne fait qu'évoquer le référendum et renvoie à une réglementation qui n'a jamais existé, l'Autorité nationale indépendante des élections a fait preuve de «jurisprudence» pour colmater ce «vide juridique», en arrêtant les règles devant régir cette campagne référendaire qui s'étalera jusqu'au 28 novembre prochain. Ainsi, l'instance que préside Mohamed Charfi affirme dans l'article 4 de son arrêté que les rassemblements et les meetings dans le cadre de la campagne référendaire sur le projet de révision constitutionnelle peuvent être organisés par les associations nationales et locales, dont les associations communales, de wilaya et associations interwilayas, ainsi que par les associations à caractère spécifique, dont les fondations, les amicales et les associations estudiantines et sportives. Avec obligation pour les organisateurs d'appliquer strictement les mesures édictées par la réglementation en vigueur en vue de prévenir contre le risque de la propagation de la pandémie du coronavirus (Covid-19). Aussi, les animateurs de ces manifestations doivent s'interdire de faire usage d'une quelconque méthode publicitaire commerciale ou des langues étrangères, tout discours contraire à la sécurité publique et aux bonnes mœurs et l'organisation de la campagne référendaire (article 8). Par ailleurs, le président de l'Anie assure que cette campagne référendaire sera ouverte à ceux qui sont pour ce projet de révision constitutionnelle de même qu'à ceux qui y sont défavorables. «Les créneaux d'expression seront ouverts à ceux qui sont pour et à ceux qui sont contre le projet d'amendement de la Constitution», a soutenu avant-hier, lundi, Charfi soulignant que cette démarche «reflète la nouvelle dynamique entamée depuis l'élection présidentielle du 12 décembre 2019 pour la consécration de l'Algérie nouvelle qui est déjà en marche». Se disant convaincu que «le premier caractère de la démocratie est de permettre la confrontation des idées et des avis, à travers un débat contradictoire pacifique, dans le respect, et dans lequel les intervenants doivent mettre l'intérêt de l'Algérie au-dessus tout». À ce titre, l'Autorité nationale indépendante des élections a même concédé à des partis ne répondant pas aux critères de représentativité au sein des Assemblées élues, (article 5 dudit décret) de prendre part à cette campagne électorale. Des partis qui, par-dessus tout, sont défavorables au projet de révision constitutionnelle, comme le FJD (Front pour la justice et le développement) qui vient de voir aboutir sa requête puisqu'il participera à cette campagne référendaire, lui dont le conseil consultatif national a décidé, vendredi dernier, de voter contre ce projet de révision constitutionnelle. Il faut préciser que cette disposition dudit décret stipule que les partis politiques habilités à mener la campagne électorale sont ceux qui détiennent un groupe parlementaire au niveau de l'une des Chambres du Parlement, ceux qui possèdent dix sièges entre les deux Chambres du Parlement, ceux détenteurs de sièges au sein des Assemblées populaires locales au niveau de vingt-cinq wilayas au minimum. Avec, en sus, l'obligation pour ces partis de présenter à l'Anie, dans un délai de cinq jours au moins avant le lancement de la campagne électorale, une demande étayée de documents justificatifs et un résumé des axes d'intervention. Une disposition «inédite» qui ne semble pas indisposer ces partis qui s'inscrivent dans le processus de réformes engagé par le chef de l'Etat. Il faut relever, par ailleurs, que l'opération de recours concernant les listes électorales se poursuivra jusqu'à samedi prochain. Une opération intervenue au lendemain de la fin de l'opération portant révision des listes électorales qui s'est soldée par la radiation de 292 805 électeurs dont 165 528 pour avoir changé de résidence et 7 000 autres pour double inscription. Avec au bout un corps électoral de 23 559 829 électeurs. Ceci, bien entendu, dans l'attente ce à quoi aboutira cette opération de recours. M. K.