C'est dans un climat marqué par la présence de la pandémie de Covid-19 que se déroulera la campagne nationale de vaccination contre la grippe saisonnière à la fin octobre. La même quantité de vaccin habituellement utilisée sera importée cette année. Elle ciblera le corps médical, ainsi que les personnes âgées et vulnérables, selon le directeur général de l'Institut Pasteur. Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - La campagne de vaccination contre la grippe saisonnière débutera cette année avec un léger retard. Comme on pouvait le prévoir, celle-ci se déroulera dans un contexte tout à fait nouveau. Les autorités sanitaires devront affronter la grippe hivernale, alors que les risques relatifs au Covid-19 sont omniprésents. La particularité de cette campagne se traduira, éventuellement, par une ruée des citoyens sur ces vaccins antigrippaux, du fait de la pandémie qui sévit depuis huit mois, et qui pourrait être à l'origine de la naissance d'une psychose chez la population. C'est du moins l'une des craintes partagée par un certain nombre de professionnels de la santé publique. L'autre élément à prendre en compte dans cette équation, c'est l'importation de 2 800 000 doses de vaccin en prévision de la prochaine campagne de vaccination, comme indiqué par le directeur général de l'Institut Pasteur Fawzi Derrar à l'APS. Cette quantité assurera-t-elle une large couverture sanitaire s'il s'avère que la demande explose ? Répondant à cette question, le docteur Derrar n'a pas totalement exclu la possibilité de revoir ces doses à la hausse. « Tout reste possible », a-t-il soutenu à ce sujet. Ce qui est certain, c'est que dans sa globalité, la stratégie qui sera adoptée pour cette nouvelle campagne sera, à quelques détails près, identique aux précédentes. Elle consistera notamment à « cibler les populations à risque de complications ». Le DG de l'Institut Pasteur recommande, toutefois, pour cette année, « la vaccination des corps médical et paramédical afin de garantir la continuité du service, ainsi que des personnes âgées, des femmes enceintes, des malades chroniques et des enfants ». Fawzi Derrar a expliqué que le virus de la grippe saisonnière « pourrait être plus virulent que le Covid-19 et inversement ». Il a relevé, à ce titre, « le recul de la grippe saisonnière l'année dernière, durant les mois de février et mars, en raison de la propagation du nouveau coronavirus ». Fawzi Derrar a, en outre, émis l'hypothèse que « les deux virus pourraient bien cohabiter et se propager au même rythme, d'où l'impérative vaccination contre la grippe saisonnière des catégories cibles ». Fawzi Derrar a, par ailleurs, précisé que le vaccin contre cette infection virale ne « protège aucunement contre le virus Sars-Cov-2 », ajoutant qu'il est néanmoins nécessaire de « convaincre les catégories vulnérables de l'importance de ce vaccin ». M. Z.