Lakhdar Bentobal, de son vrai pr�nom Slimane, a tir� sa r�v�rence samedi soir, � l�h�pital militaire d�A�n Na�dja o� il �tait soign�. Militant nationaliste de la premi�re heure, Bentobal a compt� parmi les dirigeants historiques de la R�volution les plus en vue, congressiste � la Soummam en ao�t 1956, n�gociateur � Evian en mars 1962. Sofiane A�t-Iflis - Alger (Le Soir) - Dit Si Abdellah, Lakhdar Bentobal, n� en 1923 � Mila, s��tait engag� tr�s t�t dans le mouvement national. Il a adh�r�, d�s 1940, au Parti du peuple alg�rien (PPA) dont il devient responsable pour sa r�gion natale. Son engagement militant lui valut tout logiquement d��tre acteur dans toute initiative structurante, pr�lude, comme il adviendra, � l�insurrection pour l�ind�pendance nationale. Ainsi, entre 1947 et 1948, il fut membre de l�Organisation Sp�ciale (OS) dans le Nord-constantinois. Il avait � charge de superviser les cellules militaires. Recherch� par les autorit�s coloniales, il fut condamn� par contumace en 1951, lors du proc�s des membres de l�OS. Pour �chapper aux pers�cutions de l�arm�e coloniale, Bentobal trouva refuge dans les monts escarp�s des Aures, o� il rencontra des militants nationalistes aguerris, notamment les dirigeants du Mouvement pour le triomphe des libert�s (MTLD). Il fit notamment la connaissance de Mustapha Benboula�d, Rabat Bitat et Amar Benaouda. Membre du Comit� r�volutionnaire d�unit� et d�action (CRUA, dit le Comit� des 22, cr��e le 23 mars 1954, qui pr�para le d�clenchement de la guerre de Lib�ration nationale le 1er novembre de la m�me ann�e, Lakhdar Bentobal s��tait vu confier, le moment de v�rit� arriv�, la direction des premi�res op�rations militaires dans les r�gions de Jijel et d�El Milia. En 1955, il figura parmi les encadreurs des grandes offensives d�clench�es par l�Arm�e de lib�ration nationale (ALN) dans la r�gion des Aur�s. Il assura l�encadrement en compagnie du glorieux martyr Zighout Youcef. Ses hauts faits d�armes et ses responsabilit�s dans l�encadrement de la r�volution lui am�nag�rent une place au Congr�s de la Soummam, tenu en ao�t 1956 � Ifri, sous la direction �clair�e du bin�me Abane et Ben m�hidi. Il participa � ce congr�s, qui pensa et structura la r�volution, comme d�l�gu� de la zone II. Lors du Congr�s de la Soummam, il fut d�sign� membre suppl�ant du comit� national de la R�volution alg�rienne (CNRA). A la mort de Zighout Youcef, il officia, acc�dant en m�me temps au grade de colonel, en chef � la t�te de la Wilaya II, jusqu�en 1957, date � laquelle il quitta le territoire national pour la Tunisie, en compagnie de Krim Belkacem et de Youcef Benkhedda. En ao�t 1957, il fut nomm� membre du deuxi�me Comit� de coordination et d�action (CCE). La guerre d�ind�pendance marqu�e alors par l��prouvante dichotomie int�rieur ext�rieur, Lakhdar Bentobal s��tait vu, bon gr�, mal gr�, impliqu� dans les conflits latents ou ouvertement �clat�s. Il forma, avec Krim Belkacem et Abdelhafid Boussouf, le fameux trio d�sign� sous le vocable les �Trois B�. Un trio auquel bien des r�cits et t�moignages historiques imputent la responsabilit� dans la liquidation de l�architecte et id�ologue de la r�volution, en l�occurrence Abane Ramdane. En 2002, dans les colonnes d� El Khabar, Bentobal souleva une vive pol�mique en affirmant que �Abane Ramdane m�rite plus que la mort, parce qu�il a �t� dictateur�. Membre du troisi�me CCE, il fut nomm�, en septembre 1958, ministre de l�Int�rieur dans le premier Gouvernement provisoire de la R�publique alg�rienne (GPRA). Il sera reconduit dans ses fonctions en 1960, � Tripoli. En sa qualit� de ministre de l�Int�rieur du GPRA, il participa � la d�l�gation qui n�gocia � �Rousses� d�abord et � Evian ensuite l�ind�pendance de l�Alg�rie. L�ind�pendance arrach�e, Lakhdar Bentobal fut nomm� pr�sident-directeur g�n�ral de la Soci�t� nationale de sid�rurgie (SNS) et pr�sident du Conseil d�administration de l�Union arabe du fer et de l�acier (UAFA), organisme inter-arabe bas� � Alger � partir du 15 janvier 1972.