Lakhdar Bentobal, de son vrai prénom Slimane, a tiré sa révérence en août dernier à l'âge de 87 ans. Militant nationaliste de la première heure, Bentobal a compté parmi les dirigeants historiques de la Révolution les plus en vue. Congressiste à la Soummam en août 1956, négociateur à Evian en mars 1962, Lakhdar Bentobal, né en 1923 à Mila, s'était engagé très tôt dans le mouvement national. Il a adhéré, dès 1940, au Parti du peuple algérien (PPA) dont il devient responsable pour sa région natale. Entre 1947 et 1948, il fut membre de l'Organisation Spéciale (OS) dans le Nord-Constantinois. Il fut condamné par contumace en 1951. Après cette condamnation, Bentobal s'est réfugié dans les monts des Aurès. Il était membre du Comité révolutionnaire d'unité et d'action (CRUA), dit le Comité des 22. Lakhdar Bentobal s'était vu confier la direction des premières opérations militaires dans les régions de Jijel et d'El Milia au déclenchement de la révolution. En 1955, il figura parmi les encadreurs des grandes offensives déclenchées par l'Armée de libération nationale (ALN) dans la région des Aurès. Il assura l'encadrement en compagnie du martyr Zighout Youcef. Ses hauts faits d'armes et ses responsabilités dans l'encadrement de la révolution lui aménagèrent une place au Congrès de la Soummam. Il participa à ce congrès, qui pensa et structura la révolution, comme délégué de la zone II. Lors du Congrès de la Soummam, il fut désigné membre suppléant du Comité national de la révolution algérienne (CNRA). A la mort de Zighout Youcef, il officia, accédant en même temps au grade de colonel en chef à la tête de la Wilaya II, jusqu'en 1957, date à laquelle il quitta le territoire national pour la Tunisie, en compagnie de Krim Belkacem et de Youcef Benkhedda. En août 1957, il fut nommé membre du deuxième Comité de coordination et d'action (CCE). Il forma, avec Krim Belkacem et Abdelhafid Boussouf, le fameux trio désigné sous le vocable les «Trois B». Un trio auquel bien des récits et témoignages historiques imputent la responsabilité dans la liquidation de l'architecte et idéologue de la révolution, en l'occurrence Abane Ramdane. Membre du troisième CCE, il fut nommé, en septembre 1958, ministre de l'Intérieur dans le premier Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA). Il sera reconduit dans ses fonctions en 1960, à Tripoli. En sa qualité de ministre de l'Intérieur du GPRA, il participa à la délégation qui négocia à Rousses d'abord et à Evian ensuite l'indépendance de l'Algérie. A l'indépendance, Lakhdar Bentobal fut nommé président-directeur général de la Société nationale de sidérurgie (SNS) et président du Conseil d'administration de l'Union arabe du fer et de l'acier (UAFA), organisme interarabe basé à Alger à partir du