L'opposition en Géorgie a appelé à des «protestations de masse» pour contester le résultat des élections législatives remportées de justesse par le parti au pouvoir, selon les résultats de la commission électorale. D'après les résultats publiés par la commission électorale, après dépouillement de plus de 72% des suffrages, le Rêve géorgien, parti au pouvoir de Bidzina Ivanichvili, obtient 48,5% des voix contre 45% à l'opposition. Le scrutin proportionnel doit renouveler 120 des 150 sièges de l'Assemblée dans ce pays montagneux d'environ quatre millions d'habitants. M. Ivanichvili, un ancien Premier ministre, 64 ans, a déclaré que le Rêve géorgien «a gagné les élections pour la troisième fois de suite». «Les Géorgiens ont élu une équipe formidable», a-t-il dit. Le leader de l'opposition, l'ancien Président en exil Mikheïl Saakachvili, 52 ans, estime que le Rêve géorgien «falsifie de manière massive les résultats des élections». S'exprimant depuis l'Ukraine, il a a appelé les partisans de l'opposition à une «mobilisation massive pour défendre les votes». Le parti au pouvoir et l'opposition en Géorgie avaient déjà revendiqué tous deux la victoire dès samedi après la publication de sondages à la sortie des bureaux de vote donnant des résultats contradictoires. La formation dirigée par M. Saakachvili, le Mouvement national uni (MNU), a réussi à rassembler cette année plusieurs groupes d'opposition pour «affronter» le Rêve géorgien de M. Ivanichvili, au pouvoir depuis 2012. Les partis d'opposition s'étaient entendus pour former un gouvernement d'unité nationale en cas de victoire, avait annoncé M. Saakachvili. La Géorgie, ex-république soviétique, est régulièrement secouée par des manifestations antigouvernementales. Alors qu'une crise post-électorale pourrait menacer sa stabilité, le scrutin est suivi par des alliés occidentaux, notamment les Etats-Unis. Sur Facebook, l'ambassadrice américaine à Tbilissi, Kelly Degnan, a indiqué que la communauté internationale suivait le scrutin car «les électeurs géorgiens méritent de participer à une élection libre et équitable».