Le marché pétrolier, à l'instar des bourses de toutes les places fortes de la finance internationale, enregistrait jusqu'en milieu de journée d'hier une forte hausse qui, en fait, a cours depuis la fin de la semaine dernière. Ceci malgré les fortes craintes sur la demande que les suites de la pandémie de coronavirus, notamment en Europe occidentale, risquent d'impacter fortement. Au suspense induit par l'élection présidentielle américaine, à l'influence certaine sur le cours du marché, succède désormais la réalité sanitaire mondiale à laquelle le monde du pétrole et de l'économie en général n'arrivent pas à s'accommoder, du moins pas autant que les Etats et le monde des affaires le voudraient. En effet, si l'élection du démocrate Biden est positivement accueillie par les investisseurs de partout, la réponse de l'Europe pour endiguer la deuxième vague de la Covid-19 venue sous la forme d'un nouveau confinement replonge, en revanche, les perspectives de demande mondiale de pétrole dans le doute, bien que des voix se sont vite attelées à relativiser la situation, à l'instar de Keisuke Sadamori, un des directeurs de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) qui, tout en soulignant les effets négatifs que va engendrer le confinement en Europe, s'attend à ce que, cette fois, l'effet soit moins important que lors de l'automne dernier. Les dernières perspectives quant à la tenue du marché mondial du pétrole émises par l'AIE remontent à la mi-octobre dernier, avant que la violence de la deuxième vague de la pandémie n'oblige notamment les pays de l'Europe à imposer de nouvelles restrictions sur les déplacements avec tout ce que cela coûte comme conséquences sur l'économie mondiale déjà rudement éprouvée. À ce titre, il tarde à beaucoup d'analystes du marché pétrolier de prendre connaissance des perspectives que devrait publier l'AIE, en principe jeudi prochain. Un rapport qui tiendra compte sans doute de la tournure prise par l'élection américaine et la défaite de Donald Trump, celui qui s'est mué en allié «conjoncturel» des pays producteurs réunis dans Opep+ lorsque le prix du baril avait atteint les bas niveaux historiques d'avril dernier, impactant directement des milliers de producteurs américains. Selon des propos de sources proches de l'Opep, rapportés hier par une publication internationale spécialisée, les principaux membres du Cartel craignent que des tensions dans l'alliance Opep+ ne réapparaissent avec l'accession de Joe Biden à la présidence des Etats-Unis et pensent que Donald Trump leur manquera, Trump qui, souligne la même publication, était passé d'une critique de l'Opep à un soutien de sa réduction de production. A. M.