Les prix du pétrole brut ont enregistré une forte baisse la semaine dernière. En moyenne hebdomadaire, le Brent a perdu 3,2 dollars le baril, repassant sous les 40 dollars le baril. Le pétrole a suivi la tendance générale des marchés financiers qui, face aux incertitudes liées aux élections américaines et à la résurgence des cas de Covid-19 dans le monde, ont connu leur plus forte baisse depuis le mois de mars, analyse l'IFP Energies nouvelles (Ifpen) dans son dernier "tableau de bord" sur les marchés pétroliers. Malgré la publication de bons indices économiques pour le troisième trimestre, aux Etats-Unis et dans la zone euro, "la reprise de la pandémie, justifiant la mise en place de mesures drastiques de confinement des populations, obère tout espoir d'une reprise économique durable à court terme et d'une reprise de la demande de pétrole, qui devait augmenter au quatrième trimestre de 0,6 million de barils par jour selon l'Agence internationale de l'énergie et de 1,7 million de barils par jour selon l'Opep", prévoit l'Institut de recherche français dans les domaines de l'énergie, du transport et de l'environnement. Ce dernier estime que "face à la faiblesse de la demande, l'augmentation de l'offre mondiale de pétrole avec le retour accéléré de la production de pétrole en Libye (800 000 barils par jour actuellement et un objectif de 1,3 million de barils par jour début 2021) et peut-être en Iran (certains analystes estiment qu'une victoire démocrate aux Etats-Unis pourrait entraîner un assouplissement de l'embargo et une reprise des exportations) menace aussi la stabilité des prix du brut et la politique de l'Opep+". Dans ce contexte, indique l'Ifpen, "l'organisation pourrait être amenée, lors de sa prochaine réunion, à reporter l'augmentation de sa production prévue pour janvier (+1,2 million de barils par jour)". Mardi dernier, le ministre de l'Energie, Abdelmadjid Attar, a indiqué que l'Algérie était en faveur du maintien, durant les premiers mois de 2021, du plafond de production actuel convenu dans le cadre de l'Opep+, et ce, pour éviter une nouvelle chute drastique des prix du brut. Le ministre, également président de l'Opep, a estimé que la situation sur les marchés pétroliers internationaux était "très périlleuse", n'écartant pas une nouvelle chute drastique des prix du brut sous l'effet de la deuxième vague de l'épidémie de Covid-19. Selon lui, la prochaine réunion du comité interministériel de suivi de l'Opep+, prévue le 17 novembre, devrait sortir avec des décisions à même de stimuler le marché et d'éviter que les prix ne descendent en dessous de 40 dollars le baril. Face à la forte recrudescence de la pandémie de Covid-19 qui affecte les principales économies de l'hémisphère nord, notamment en Europe, le marché pétrolier international se trouve perturbé par l'accroissement des incertitudes. Le président de la conférence de l'Opep a fait observer que "la restauration de mesures de confinement visant à limiter la propagation de l'épidémie, aussi salutaire soit-elle, pourrait ralentir la reprise économique escomptée pour les prochains mois et, par conséquent, réduire les perspectives de la croissance de la demande pétrolière mondiale". Pour l'Ifpen, le consensus des économistes interrogés par Bloomberg sur le prix du Brent reste stable à 42,3 dollars le baril pour 2020 et 48,9 dollars pour 2021.