Le marché pétrolier semble se cantonner dans un statu quo qui dure. Le marché est pris entre un ralentissement limité et une timide reprise. Pour Keisuke Sadamori, directeur de la sécurité énergétique à l'Agence internationale de l'énergie (AIE), il est peu probable que l'économie mondiale se dirige vers un ralentissement majeur en raison de la Covid-19, mais l'accumulation des stocks et l'incertitude, quant à la demande de pétrole en Chine, imposent une brume qui enveloppe la reprise des marchés du brut. Dans une interview à l'agence Reuters, Keisuke Sadamori a déclaré que les perspectives pétrolières se situaient au milieu d'une deuxième vague ou d'une première vague stable du coronavirus. "Il existe une énorme incertitude, mais nous ne prévoyons pas de ralentissement supplémentaire significatif dans les mois à venir", a-t-il indiqué, ajoutant que "bien que le marché ne s'attende pas à un retour réel de la croissance à nouveau, la vision de la demande est qu'elle est plus stable par rapport à ce qu'elle était il y a trois mois". La Chine, premier importateur de pétrole, a mis fin aux mesures de verrouillage économique plus rapidement que les autres grandes économies et utilise sa solidité financière pour importer des quantités record de pétrole au cours des derniers mois, mais le directeur de la sécurité énergétique à l'AIE a estimé que les tensions géopolitiques pourront jeter le doute sur la possibilité que cette situation dure longtemps. Pour Keisuke Sadamori, "il y a beaucoup de doutes sur l'économie chinoise et ses relations avec les grands pays industriels, les Etats-Unis, et même l'Europe en ce moment", concluant que ce n'est pas une situation pleine d'espoir, mais plutôt une situation qui jette une ombre sur les perspectives de croissance. Cette situation a fait naître des doutes quant à une reprise rapide de l'économie et, par conséquent, de la demande de pétrole, impactant ainsi l'évolution des prix du baril.