Des collectifs et militants politiques viennent de lancer une nouvelle initiative politique. Regroupés au sein d'une organisation appelée la « Coordination nationale pour un congrès pour la citoyenneté», ils appellent à la tenue d'un congrès pour la citoyenneté dans l'objectif de réaliser les aspirations du mouvement populaire du 22 février 2019. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Dans une déclaration remise à notre rédaction, des représentants de cette coordination affirment que leur initiative « ambitionne de transformer la société et les institutions, de répandre et d'ancrer les idées et les valeurs de la démocratie ». Affirmant que le pays traverse et affronte un moment décisif de son Histoire, ils ont appelé les collectifs citoyens, les associations, les syndicats et individualités engagés pour une issue démocratique et pacifique de la révolution populaire de février 2019 à « œuvrer avec nous pour concrétiser l'événement politique majeur du congrès pour la citoyenneté afin de se donner l'instrument de l'exercice de notre citoyenneté ». Pour les promoteurs de l'initiative, en rejetant le système, le peuple algérien veut être maître de son destin. « C'est dans cette perspective qu'une période de transition indépendante vouée à un processus constituant est une réponse à la mesure du défi annoncé et à la hauteur de l'enjeu de l'inexorable avènement d'un réel ordre démocratique », ont-ils expliqué, regrettant que « devant des manifestations sans égales, la réponse du pouvoir est un lamentable et grossier mélange de répression, de récupération du discours du Hirak et d'instrumentalisation de la justice sur fond de négation des droits et libertés ». À cela, ils ajoutent l'instrumentalisation de la crise sanitaire par le pouvoir. Ils estiment que le pays est devant une impasse. Devant cette impasse qui menace le pays dans son intégrité, que faire ? Quels mécanismes et quelle stratégie sont nécessaires pour faire aboutir la citoyenneté en marche ? Quel modèle d'Etat voulons-nous pour l'Algérie ? s'interrogent-ils avant d'affirmer que l'auto-organisation apparaît comme la première étape d'une stratégie d'ensemble visant en définitive à faire émerger une organisation pérenne de la société civile. « Cela passe par la mise en place d'une Coordination nationale chargée de préparer un congrès pour la citoyenneté. Celui-ci rassemblera les forces démocratiques citoyennes autour d'une plate-forme en accord avec les mots d'ordre du peuple en marche vers la conquête de ses droits », ont-ils soutenu. Ils plaident pour une Algérie libre et démocratique où l'Etat est fondé sur le triptyque des droits, devoirs et libertés qui exige, selon eux, « la consécration des libertés individuelles et collectives, l'égalité en droits entre les hommes et les femmes et l'égalité de traitement entre les deux langues officielles ». Ils appellent également à l'instauration d'un Etat civil ni religieux ni militaire, expliquant que la séparation entre le politique et le religieux garantit la paix civile et le vivre-ensemble. Ils plaident aussi pour l'instauration d'un Etat de droit qui passe par la consécration de l'ensemble des droits de la personne humaine et de la citoyenneté effective, la séparation et l'équilibre des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire et l'indépendance de la justice. Ils plaident, enfin, pour un Etat social qui consacre la justice sociale, la solidarité citoyenne du développement durable. K. A.