Moscou n'a pas tardé à réagir très fermement à la décision de Trump de reconnaître la « souveraineté marocaine sur le Sahara Occidental ». « Ce que les Américains ont fait ici n'est autre qu'une décision unilatérale qui sort complètement du cadre du droit international, a déclaré vendredi à ce sujet le vice-ministre Russe des affaires étrangères, Mikhail Bogdanov, cité par les agences de presse Ria Novosti et TASS. Le diplomate russe ajoute que cette position est en décalage avec « la résolution du Conseil de sécurité des Nations-Unies avec laquelle les Américains étaient eux-mêmes d'accord ». Donald Trump, qui quittera la Maison-Blanche le 20 janvier, a indiqué qu'il avait signé jeudi une proclamation reconnaissant la souveraineté marocaine sur le territoire disputé, en même temps qu'il annonçait que Rabat s'était engagé à normaliser ses relations avec Israël. La Russie est le seul pays à s'être prononcé clairement récemment suite à la reprise des hostilités dans les territoires sahraouis. L'ambassadeur russe à Alger, Igor Beliaev, avait exprimé la position de son pays de « voir le peuple sahraoui parvenir à un accord pacifique devant mettre un terme à cette situation et que le seul moyen d'aboutir à une solution pacifique était de relancer les négociations ». Le diplomate russe avait, en outre, appelé les Nations-Unies à « désigner au plus vite un envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara Occidental ». Une position déjà rappelée auparavant par le chef de la diplomatie de ce pays, Serguei Lavrov, lors d'entretiens téléphoniques avec ses homologues algérien et marocain, au lendemain de l'attaque de l'armée marocaine à Guerguerat. Inscrit depuis 1966 sur la liste des territoires non autonomes, et donc éligible à l'application de la Résolution 1514 de l'Assemblée générale de l'ONU portant déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et peuples coloniaux, le Sahara Occidental est la dernière colonie en Afrique, occupé depuis 1975 par le Maroc. A. C.